Depuis une quinzaine de jour, la menuiserie Grégoire qui emploie 500 personnes à St Martial d'Artenset près de Montpon-Ménestérol a changé de direction. C'est un cabinet spécialisé dans la "restructuration" d'entreprise qui dirige l'affaire désormais. Grosses craintes de licenciements à la clé.
Changement de patron
A Saint-Martial d'Artenset, l'ambiance n'est pas au beau fixe. Depuis plusieurs années, le groupe Grégoire est en proie à de fortes difficultés financières. Sa direction vient d'être transférée de la famille Grégoire au cabinet Prosphères. Les parts sont désormais réparties de la manière suivante, les fondateurs, la famille Grégoire en possèdent 43%, les cadres en possèdent 1% et c'est un fonds d'investissement hollandais, Parquest Capital, filiale de la Banque ING, qui possède la majorité, 56%.A la mi-janvier lors d'un comité d'entreprise, on notifiait aux représentants du personnel le départ "précipité" de son PDG, Jean-Michel Joussain. Ce PDG était le gendre du fondateur du groupe, Jean-Louis Grégoire. Deux ans auparavant, la fille du fondateur, Murielle avait également quitté le groupe. La fin d'une direction familiale. Le fonds d'investissement majoritaire a ensuite mandaté le cabinet spécialisé Prosphères pour prendre la direction. Désormais ce sont donc deux directeurs généraux associés, Philippe Favre et Jean-Marie Chuffart qui président aux destinées de l'entreprise.
La "méthode" Prosphères
Or le cabinet Prosphères est spécialisé dans la restructuration d'entreprises et s'est illustré précédemment par des plans de transformation d'entreprises en outil rentable, mais pas toujours au bénéfice de l'emploi. L'arrivée de ce cabinet à la direction a abouti récemment dans trois entreprises françaises à 330 licenciements. Si pour l'instant aucune confirmation n'a été donnée, il y a donc de fortes chances pour que cela signifie aussi pour Grégoire un plan de redressement, et, partant, des licenciements.Le tout avec une méthode bien rodée, et de plus en plus utilisées en entreprise selon les syndicats. Mi-janvier, la direction a mis en place un comité de pilotage d'une dizaine d'employés chargé de coordonner des "groupes de travail" auxquels sont conviés les salariés. Ils doivent plancher sur les meilleures sources de rentabilités envisageables. Les "meilleures solutions" seront ensuite validées par la direction. Une manière de justifier d'éventuelles réductions de personnels, la responsabilité de l'idée en revenant potentiellement aux groupes de travail, et donc aux salariés eux-mêmes ! Une méthode issue du toyotisme, mais pas dans ce qu'elle a de meilleur.
La direction veut rassurer
Pour l'instant, la direction nie toute volonté de licenciement. Elle se veut rassurante tant sur les potentiels à venir, la qualité de la production et celle des employés. Et elle met l'accent sur la participation des salariés à leur propre avenir, à grand renfort de consultations participatives et d'entretiens. Elle se laisse encore plusieurs semaines avant d'annoncer ses décisions.
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