Le bois de châtaignier, local et bourré de qualité est plus solide que jamais

À l'heure où le prix des matières premières exotiques flambe, on redécouvre les qualités des ressources locales. Parmi elles le châtaignier, un bois aux qualités multiples. Une scierie artisanale du Périgord est leader français du parquet en châtaignier

Si tout est bon dans le cochon, il y a tout à gagner dans le châtaignier. Moins célèbre que le chêne qui a donné naissance à des générations de buffets, il n'en est pas moins bourré de qualité. Moins coûteux que le chêne, résistant, clair, boudé par les insectes xylophages, sa dureté le rend parfait pour la fabrication de piquets et il excelle en bois d'œuvre ou en parquet. 

Le châtaignier a bonne mine

C'est d'ailleurs sa résistance qui lui a valu son heure de gloire, comme étai dans les mines françaises. Dans les années 20, lorsqu'il y avait encore des mines dans l'Est de la France, l'activité avait donné naissance à une scierie à Villefranche-du-Périgord, dans le "pays du châtaignier" en plein cœur du massif forestier du Périgord. Près de 100 ans plus tard, les mines ont disparu, mais pas la scierie Castagné, détenue par le petit-fils jusqu'à ces dernières années. Et le nouveau propriétaire, Marc Fontenoy, perpétue la tradition en défendant la noblesse de cette essence.

Je pense qu'il a autant de qualités, si ce n'est plus, que le chêne, il est vendu bien moins cher que le chêne, alors qu'on peut laisser son bébé à quatre pattes par terre, lécher le parquet, il n'y aura pas de produit chimique. Je pense que c'est un vrai défi d'expliquer aux gens que le châtaignier est un vrai bois écologique !

Marc Fontenoy, propriétaire de la Scierie Castagné

Châtaignier, le bois 100% écolo ?

Effectivement, le bois de châtaignier est très riche en tanins. Une particularité qui lui confère une résistance élevée à la pourriture et aux insectes. Les spécialistes évoquent le grenier à grain de l’abbaye de Cluny. 400 ans après avoir été construite, la charpente en châtaignier n'a pas bougé et aucune araignée n'y a même tissé sa toile car elles n'aiment pas le tanin qui s'y trouve !

Châtaigniers locaux

À la scierie de Villefranche-du-Périgord, le plus gros de la matière première est abattu dans les 5 kilomètres alentour, et le rayon ne dépasse que très rarement la vingtaine de kilomètres. Du bois transformé que l'on transforme pour moitié en parquet depuis les années 50. Chaque année, le site de Villefranche-du-Périgord en fabrique 50 000 m2 ce qui en fait le leader du marché français.

Des racines à la pointe des branches

Parallèlement, de nouveaux débouchés on vu le jour, laissant une grande part à la créativité. Lambris, voliges, bardages, ganivelles, panneaux extérieurs, piquets, lices et lames de terrasse.
Le parquet et les bois de décoration ne pouvant se faire que dans la partie la plus noble de l'arbre, la valorisation des autres parties a aussi fait gagner de la rentabilité à l'entreprise. Les rebuts qui restaient auparavant en forêt sont ainsi broyés et utilisés comme bois énergie, d'autres parties sont utilisées en papeterie ou en menuiserie.

Un bois "explosif", mais goûtu !

Concernant l'utilisation en bois de chauffage, lorsqu'il n'est pas broyé pour finir en plaquettes forestières ou en granulés de bois, le châtaignier brûle et chauffe relativement bien, quoi qu'un peu rapidement comparé au chêne. En revanche il a tendance à "exploser" en projetant des escarbilles dangereuses dans un foyer. À déconseiller donc pour les cheminées ouvertes.

Enfin, comment ne pas évoquer la châtaigne qui mériterait à elle seule plusieurs articles, qui a sauvé bien des familles de la famines par le passé et qui a valu au châtaignier son surnom "d'arbre à pain".  Décidément le châtaignier est un arbre plein de ressources qu'il est grand temps de redécouvrir.