Une expérimentation unique en France est menée depuis six mois dans un EHPAD de Bergerac. Elle vise à réduire les angoisses nocturnes de certains résidents en leur proposant des soirées personnalisées et très entourés. Les résultats sont encourageants.
Agitation, déambulation, agressivité... Pour certains résidents d'Ehpad sujets à des troubles cognitifs ou neurodégénératifs, la tombée de la nuit coïncide avec la survenue d'angoisses et de troubles du comportement.
"La journée, beaucoup de stimuli entourent les personnes : les toilettes, les repas, les activités l'après-midi. En fin de journée, les soignants sont moins disponibles pour accompagner les résidents et la montée en émotion arrive", explique Rabia Alami, psychologue de l'Ehpad La Madeleine de Bergerac et spécialiste de ces troubles.
Pour les limiter, l'établissement périgourdin a mis en place des soirées adaptées, à destination des pensionnaires concernés par ces terreurs nocturnes. Deux à trois fois par semaine, elles ont lieu dans un espace dédié.
Un programme d'activités personnalisées
La prise en charge se fait par groupe de huit, avec des ateliers variés : préparation de repas, quiz ou bien jeux de table. Des aides médico-psychologiques se trouvent à leurs côtés. "On est là pour les rassurer, les écouter", confie Angélique Merlos, employée de l'Ehpad.
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Le programme repose sur l'individualisation du suivi, sur un temps où d'ordinaire les résidents sont livrés à eux-mêmes pendant que le personnel prépare le repas et la nuit à venir.
"C'est quand même agréable plutôt que d'être tout seul chez soi. Surtout avec des gens comme ça qui sont très intéressants", s'enthousiasme Jeanne Lamou, bénéficiaire de ces activités personnalisées.
Une alternative aux médicaments
Le dispositif, baptisé Équinoxe, a été financé par l'Agence régionale de santé. Après six mois d'expérimentation, l'établissement dresse un bilan encourageant. Trois résidents ont ainsi réussi à arrêter de prendre des anxiolytiques.
On s'était fixé l'objectif de zéro chute. C'est le cas pour l'ensemble des participants du dispositif. Désormais, l'équipe peut se concentrer plus efficacement sur les gens qui n'ont pas tendance à déambuler.
Sylvain Connangledirecteur de l’Ehpad La Madeleine à Bergerac