La Société Historique et Archéologique du Périgord est née en 1874, et elle est toujours active aujourd'hui. Elle a réuni des dizaines de milliers de documents, désormais accessibles en ligne.
En 1874, le directeur du musée départemental de Dordogne, le docteur Édouard Galy, concrétise un vieux rêve des personnalités savantes du Périgord. Il crée la Société Historique et Archéologique du Périgord. Sa mission sera de préserver, compiler et vulgariser auprès du plus grand nombre les précieuses connaissances issues des documents disponibles sur l'histoire locale. Elle devra aussi œuvrer à la sauvegarde de l'abondant patrimoine bâti de la Dordogne.
Une société savante à la Jules Verne
Le premier mars 1874, le docteur Galy officialise la création de la SHAP. Dans une envolée lyrique digne de Jules Verne, contemporain de l'époque, le journaliste de l'Écho de Vésone Eugène Massoubre résume l'événement : "C'est pour répondre à des vœux constants et généralement exprimés qu'un groupe d'hommes studieux s'est réuni le premier mars 1874 [...] Dans cette assemblée préparatoire, on a résolu de créer immédiatement un grand foyer d'études, appelant à lui toutes les forces intellectuelles du Périgord."
Élan enthousiaste, qui entraînera dans son sillage aristocrates, fonctionnaires, notables, prêtres et médecins : 155 hommes cultivés et distingués qui fonderont la SHAP. Deux devises guideront leur action : Acta majorum serva « garde le souvenir des actions des ancêtres » et lumine caleat veritas « que la lumière réchauffe la vérité ».
La connaissance universelle, pour tous
La Société est ouverte à tous !
Dominique Audrerie, Président de la SHAP
La SHAP est reconnue d'utilité publique. Elle est aujourd'hui moins élitiste et s'est aussi féminisée. "La société est ouverte à tous", explique son président Dominique Audrerie, "et les 835 membres actuels montrent cette diversité". À côté des universitaires, on retrouve désormais des banquiers, des cadres, des retraités de tous les milieux, d'anciens agriculteurs. Tous férus de culture et d'histoire. C'est le cas d'Huguette Bonnefond, retraitée du milieu bancaire et passionnée par le patrimoine religieux. Elle en traque le moindre indice dans les articles de l'époque. "On me sollicite très souvent pour avoir l'histoire de l'église, pour pas faire de bêtise sur la restauration, pour respecter le monument", explique-t-elle.
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Elle fête ses 150 ans, la Société Historique et Archéologique du Périgord est l'une des plus anciennes sociétés savantes de France
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Érudition et compilation
Dans les rayonnages de la SHAP, on trouve de tout, mais pas n'importe où. Plusieurs générations de minutieux bibliothécaire bénévoles ont indexé les fonds. Livres ou journaux, publications de thèses, dessins, plans : pour rester à portée de recherches, les ressources ont été ordonnées. Des milliers d'articles, des millions d'informations, de témoignages du passé sont toujours disponibles aujourd'hui grâce à ce travail.
Courants de pensée
La Shap produit les résultats de ses travaux et recherches, 600 pages par an en moyenne, via quatre bulletins annuels et diverses publications thématiques. Un travail qui évolue dans le temps. La priorité a longtemps été donnée à la préhistoire et les bâtiments historiques, l'inépuisable richesse locale. Les travaux s'orientent plus désormais vers une histoire plus proche de nous. "On est davantage dans une histoire sociale, où l'on parlera d'économie, où l'on parlera d'école, où l'on parlera de vie rurale", explique Dominique Audrerie.
Des dizaines de milliers de documents en ligne
Et comme la SHAP vit avec son temps, son catalogue riche de plus de 12 000 références est disponible en ligne, ainsi que le catalogue des périodiques de nombreuses autres sociétés savantes. Vous pourrez aussi découvrir 16 000 cartes postales ou encore l'index "Mémoire du Périgord", 5 000 articles de la SHAP parus depuis 1874. Un trésor inestimable, patiemment accumulé depuis 150 ans pour sauvegarder l'histoire d'un département tout entier.