"Il n'y a pas de bus ici. Il n'y en aura jamais" : la Dordogne, "zone blanche" en matière de transports

Après les zones blanches pour la téléphonie mobile, la Dordogne se fait à présent épingler pour ses zones blanches en matière de transports en commun. Le Périgord est même l'un des quatre départements de métropole les moins bien dotés, selon le magazine UFC-Que Choisir.

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Brantôme, ses paysages de carte postale, sa verdure, sa quiétude. La commune du Périgord vert est aussi appelée la "Venise du Périgord" pour la douceur de ses promenades en bordure de Dronne, sa biodiversité, son pont coudé ou encore son abbaye.
Brantôme est située à 25 km à vol d’oiseau de Périgueux. Elle est connue pour bien des choses, mais sûrement pas pour son accessibilité. Ici, la voiture personnelle est quasi-indispensable, la ville de 4 000 habitants ne dispose d’aucun transport public.
"Tout est à l'extérieur, les grandes surfaces tout ça. C'est assez compliqué d'aller à Périgueux. On ne peut pas faire les courses", explique un monsieur.

Vous sortez du rond-point, c'est fini ! Vous avez la campagne juste après!

Un habitant de Brantôme

"Il n'y a pas de bus ici. Il n'y en aura jamais. Si vous voulez vous déplacer, soit c'est le vélo, soit c'est la voiture, c'est tout", plaisante cet autre Brantômais. Ici, huit habitants sur dix n’ont pas accès aux transports en commun à proximité de leur domicile.

Une enquête de l'UFC Que Choisir

Comme les Brantômais, 10 millions de Français sont concernés par ce manque de transports. C'est le constat d’une enquête menée par UFC Que Choisir.
Ce rapport pointe du doigt les disparités entre les Français, en matière d'accessibilité aux transports en commun, comme alternative à la voiture individuelle qui contribue à multiplier les émissions de gaz à effet de serre. Forte de ce constat, l'association lance dans le même temps, avec ses associations locales, une campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation, appelée #LaMobilité.

17 % de la population métropolitaine, soit plus de 10 millions de personnes, d'après l'étude, "n’a aucun accès aux transports en commun dans un rayon de 10 minutes de marche". En effet, "32 % des communes ne disposent d’aucun arrêt de transports en commun. Cette carence d’arrêts de bus ou de gares est particulièrement frappante dans les petites communes puisque 45 % des communes de moins de 1 000 habitants ne disposent d’aucun arrêt de transports en commun".

C'est donc le cas, comme on l'a vu, de Brantôme, entre autres. Dans l'étude du magazine de consommateurs, la Dordogne apparaît comme l’un des départements les plus mal desservis. En rouge sur la carte figurent les zones où les foyers vivent à plus de 10 minutes du premier arrêt de bus.

Cinq communes offrent à leur population des transports en commun. Quid des autres ?

Arnaud Lajugie

Président UFC Que choisir Dordogne

Dans ces cinq villes, on pointe justement un trop-plein de voitures dans les centres-villes. "Les enjeux environnementaux sont là, estime Arnaud Lajugie. On souhaite désengorger les villes, qui ne se plaint pas de la circulation dans Périgueux?", interroge-t-il.

Vers les communes reculées de l'agglomération

Pourtant, en y regardant de plus près, les agglomérations comme Périgueux, ici en vert (carte ci-dessous), bénéficient d’un traitement de faveur. 

Le président de Périmouv', Florian Chantegreil, qui est également le maire de la petite commune de Saint Paul-de-Serre, en témoigne. "Le transport en commun concerne principalement les zones urbaines. En milieu rural, c'est très différent. On ne peut pas mettre en place une ligne de bus toutes les heures qui va desservir une zone rurale. Le coût serait trop important", admet-il.

Pour autant, les services de l'agglomération tentent de trouver des alternatives pour pallier le manque de transports dans les communes les plus reculées. Une démarche qui comprend l'instauration de parkings relais avec des lignes de covoiturage et des véhicules en autopartage."Très prochainement, vous allez voir apparaître des minibus de neuf places sur l'ensemble de ces communes rurales", promet Florian Chantegreil.

Des initiatives remarquables qui, pour l'instant, ne permettent pas aux Périgourdins de bénéficier des mêmes services que leurs concitoyens. Car, ces "zones blanches" en matière de transports en commun touchent 62% des Périgourdins. 

Face à de telles disparités, selon Que Choisir, il est indispensable de trouver de nouvelles offres de transports financées par les collectivités locales et l’Etat.

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