Ils espéraient une belle arrière-saison en compensation d'un été tardif et pluvieux, mais c'est le froid qui s'annonce. En Dordogne ce week-end, le thermomètre devrait chuter à 1°C par endroit, de quoi ruiner les récoltes estivales et précipiter les plantations d'automne.
Nous sommes à Saint-Astier, près de Périgueux. À l'abri du film de polyéthylène, le moindre rayon de soleil fait monter la température sous la serre de Kévin Berthelot. Pourtant, le jeune homme s'apprête à arracher 500 m² de plants de concombres. Trop froid. Au lieu des vingt kilos qu'il devrait récolter chaque jour, les plants ne donnent plus rien : pas assez de soleil, pas assez de chaleur...
"C'est une culture qui a été implantée il y a un mois à peine et qui commençait à être en production, se désole Kévin Berthelot, ça veut dire qu'on l'arrache là, alors qu'elle aurait pu durer encore un mois, un mois et demi. Ça fait partie des décisions qui ne sont pas faciles à prendre, mais il faut réagir rapidement."
Chute inhabituelle des températures
C'est qu'effectivement, les choses ne vont pas aller en s'améliorant si l'on en croit Météo France. Un frileux petit 13/15 degrés ce mercredi matin qui peine à atteindre les 19 degrés au plus fort de la journée, de 8 à 18 °C jeudi 12 septembre. Et ces prochains jours, ça continue de baisser. La faute à "un air plus frais, d’origine polaire maritime, qui va gagner tout le territoire, dans des courants de nord guidés par un vaste anticyclone qui se rétracte sur l’Atlantique", nous explique Météo France.
Le sujet en images France 3 Périgords - Taliane Elobo & Pascal Tinon
Un froid polaire, on vous dit, et "des températures anormalement froides pour la saison", confirme Léo Loyant de Météo France. Par endroit, au Bugue et à Lalinde, le thermomètre devrait chuter jusqu'à 1 petit degré dans la nuit de samedi à dimanche, une situation à peine plus chaleureuse ailleurs. D'ici à ce qu'on parle de gel à la mi-septembre...
Aux couleurs de l'été indien
L'air froid devrait se réchauffer quelque peu la semaine suivante, mais trop tard pour les maraîchers qui vivent de l'air du temps et au jour le jour. Un petit espoir quand même, pour Kévin Berthelot, il espère sauver ses pastèques qui pourraient finir de mûrir en profitant des derniers degrés de l'été. "Là, il leur faut encore quelques jours, mais le problème, c'est qu'avec des températures comme celles-là, ça risque de se transformer en des dizaines de jours, voire des semaines !" Sans compter qu'à 10 degrés, on se précipite plus sur la potée aux choux que sur la pastèque.
D'ailleurs, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les amateurs d'oignons, navets et radis devraient pouvoir se régaler prochainement, car ce sont ces cultures qui vont remplacer les tomates, concombres et autres légumes estivaux.