Les shows de Drag Queens ne sont plus réservés aux grandes métropoles. À Villefranche-de-Lonchat, en Dordogne, un spectacle s’est tenu pendant deux jours. L'occasion pour beaucoup de découvrir un univers haut en couleurs.
Villefranche-de-Lonchat ne compte que 1000 habitants, mais le petit village s'est fait un nom dans la campagne périgourdine grâce à des shows de drag queens.
Double vie
Dans les coulisses du Bateleur, les artistes se préparent. Avant d’arborer leurs costumes et d’enfiler leur perruque, c’est le maquillage qui concentre toutes les attentions.
“Ça met deux ou trois heures selon le temps qu’on a. Chaque étape est importante, du primer au collage des sourcils”, explique Benjamin Rollin alias "Vanus".
Ce maquillage de scène, c’est ce qui permet à ces hommes de passer de la vie civile à leur personnage de scène. Ici, ils sont artisans ou encore kinésithérapeute.
“Ça fait des années que ça me passionne. Ça nous permet de nous exprimer à travers cet art, de faire vivre ce qu’on a dans nos têtes”, explique "Vanus".
Sortir des villes
Ce projet naît il y a un an, après une conversation entre un artiste drag et Luc de Muelenaere, le gérant du Bateleur. Depuis, plusieurs dates ont été organisées à la Saint-Valentin puis cet été. Le public, une cinquantaine de personnes par représentation, semble conquis. "C'est super joli, agréable, ils sont vraiment extraordinaires. Chacun a son choix de vie, et chacun fait ce qu'il lui plaît", commente une spectatrice.
Un accueil plus que positif auquel s'est habitué Luc de Muelenaere à l'initiative de ce cabaret drag queen.“Jusqu’ici, les vieilles dames du village m’appelaient le plus beau du village. Maintenant, je suis aussi la plus belle”, sourit celui qui se fait appeler sur scène "Chatte laine".
Pourtant, réaliser un cabaret drag, dans un milieu rural, paraissait osé. Mais, pour la troupe, c’est en poussant les portes et les limites que les mentalités changent.
“Je veux que ce soit un lieu où l’on se sente en sécurité. On a tous un esprit libre, comme les oiseaux qui vont des grandes villes à la campagne”, illustre "Chatte Laine", dans son costume de scène.
Sensibiliser et ouvrir les esprits
Sur la scène, les numéros s’enchaînent face à une salle comble, parfois néophyte en la matière. Pour Liria Dabbach, alias "Vertue" lorsqu'elle devient host (ndlr. nom donné à la présentatrice dans les shows drag), c’est l’occasion d’ouvrir les esprits.
“J’ai choisi d’être un personnage vertueux, avec une petite touche de politique. Habituellement, le public fait partie de la communauté LGBT, là ce n’est pas le cas et je voulais donc apporter de la sensibilisation”, explique l’host de la soirée.
À la rentrée, le cabaret continue ses représentations. Ses artistes planchent déjà sur leurs prochaines performances.