Pénurie d'animateurs : des centres de loisirs doivent fermer et des colonies de vacances s'annuler

Le manque d'animateurs se fait ressentir un petit peu partout en France. Afin d'y remédier, le gouvernement a permis le passage du Bafa dès 16 ans. Mais, la mesure ne résout pas totalement le problème. Les structures sont réticentes et veulent du personnel majeur et qualifié, quitte à devoir fermer des centres de loisirs comme dans l'agglomération du Grand Périgueux.

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Les vacances pourraient bien tourner au cauchemar pour certains enfants et parents faute de colonies de vacances ou de centre de loisirs.
Dans la communauté d'agglomération du Grand Périgueux, en août prochain, faute d'animateurs, certains centres de loisirs seront fermés. "Sur le mois de juillet, nous n'avons pas de problèmes d'effectifs, par contre sur le mois d'août, nous avons des défaillances", avoue Liliane Gonthier, élue du Grand Périgueux en charge de l'enfance.

Un cas de figure qui se multiplie partout en France. Des centres de loisirs ferment partiellement ou complètement et certaines colonies de vacances sont annulées au dernier moment. Un casse-tête pour les organismes et les collectivités ainsi que pour les parents qui peinent parfois à trouver des solutions de secours. Pourtant, les candidatures ne manquent pas forcément. Mais le personnel qualifié se fait rare.

Plusieurs centres de loisirs fermés cet été

"On est dans un climat de tension au niveau national sur le métier", constatait Rozenn Merrien, le 7 juin dernier, sur le plateau de BFM Paris, en pointant un métier en "manque d'attraction". Et, cela se vérifie dans les chiffres. Dans leur étude annuelle, Hexopée, organisation représentant les professionnels du secteur, et le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep) relevaient que 76,1 % des structures interrogées avaient des difficultés de recrutement en 2022. À peine moins qu'en 2021 (82,6 %), année post-Covid où le recrutement d'animateurs a été très compliqué par la suspension des formations Bafa durant la pandémie.

Afin d'endiguer ces problèmes de recrutement, en octobre dernier, le gouvernement a abaissé l'âge de préparation du Bafa à 16 ans, contre 17 ans auparavant. Seul problème : les employeurs sont réticents à faire travailler les mineurs. "Ce n'est pas un manque de candidatures, précise Liliane Gonthier. On a eu 166 candidatures sur les centres de loisirs du Grand Périgueux, mais c'est le manque de diplômés qui fait défaut." Résultat, les structures sont en manque d'animateurs.

Dans les 14 centres de loisirs de l'agglomération du Grand Périgueux, il manque 25 animateurs pour pouvoir assurer le service. Face aux difficultés de recrutement, l'agglomération a décidé d'en fermer certains. Le centre de loisirs de Bassillac ne pourra pas accueillir les enfants durant trois jours en août, celui de Chalagnac fermera 13 jours tandis que le centre de Marsac -sur-l'Isle ne pourra pas ouvrir du durant ce mois. "On a préféré prendre cette décision assez tôt pour que les familles aient le temps de se retourner", explique Liliane Gonthier. Certains enfants ont été réorientés vers les centres de loisirs voisins. 

La possibilité de passer le Bafa à 16 ans ne règle pas la situation

"Actuellement, près de 30 000 postes sur 350 000 seraient vacants sur le plan national", relevait David Cluzeau, délégué général d'Hexopée, auprès du Figaro. Sur les réseaux sociaux, et notamment des groupes Facebook dédiés à la profession, certains ne comprennent pas cette situation. "J'entends partout qu'il y a une pénurie d'animateurs et que certaines colonies doivent être annulées faute de combattants. Or ma fille qui est en recherche de stage pratique, même non payé, se retrouve sans projet pour cet été", écrit une internaute.

Aux Francas de Dordogne qui forme des animateurs, sur une soixantaine d'inscrits au Bafa, les trois quarts ont moins de 17 ans. "Ils ont eu du mal à trouver des stages, atteste Matthieu Labrousse, le coordinateur des Francas de Dordogne. Il faut normalement minimum 14 jours de pratique dans un accueil collectif de mineur. On a été confronté à une demande des employeurs qui d'un côté cherchaient des personnes formées ou majeur et de l'autre des jeunes qui a 16 ans ont entamé leur Bafa et ne trouvaient pas de terrain de stage pratique."

Si pour cet été, des défaillances sont bien à prévoir, le gouvernement indique avoir pris la mesure de la situation. "Le ministère a réuni l'ensemble des associations et des collectivités locales dans un comité de filière animation afin de pouvoir réfléchir en France et trouver les leviers pour sortir de cette pénurie d'animateurs", assure Rozenn Merrien. En attendant, certains parents risquent de devoir se débrouiller comme ils le peuvent.

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