Le projet né en 2017 et porté par l'ancien maire Antoine Audi ne verra jamais le jour. Il vient d'être abandonné par la nouvelle municipalité. Le projet a été jugé... trop gourmand !
Assiette Gourmande et assiette fiscale
À Périgueux, il y a assiette et assiette. Et l'assiette promise par la Manufacture Gourmande ne collait visiblement pas avec l'assiette fiscale. C'est du moins ce qu'a estimé la nouvelle équipe municipale dirigée par Delphine Labails qui vient d'enterrer le projet. L'association qui gérait les préparatif devrait être dissoute la semaine prochaine.
Le projet avait été initié en 2017 par la municipalité précédente sous la houlette d'Antoine Audi. Il s'agissait de bâtir une sorte de conservatoire du savoir-faire local, une vitrine de l'excellence gastronomique, sorte d'ambassade des produits périgourdins, alimentaires ou autres, qui font la réputation du Périgord.
Un projet autour duquel avait su fédérer Antoine Audi, au point qu'il avait reçu le soutien de l'État, de la Région et du Département. Mais pas celui de Delphine Labails, qui avait fait de son abandon l'une de ses promesses de campagne.
Dès le départ, la réponse par la création d'un équipement à 25 Millions d'€uros était une réponse qui était inadaptée. C'est plutôt dans les années 80 qu'on fonctionnait comme ça : d'abord un équipement pour répondre à un problème... puis un projet !
La manufacture et les factures
Il faut dire qu'en cette période de disette, cette Manufacture Gourmande l'était sans doute un peu trop et représentait un gros morceau à avaler : 25 millions d’euros au bas mot. En trois ans, une part du budget avait déjà été investie, mais elle reste bien minime. Environ 170 000 €uros dont plus de 100 000 alloués à une agence bordelaise pour une étude préalable, le reste pour l'achat et la réfection d'un bâtiment en plein centre ville, à l'angle de l'avenue Dausmenil et du boulevard Saumande, accueillant la "maison" du projet devant se bâtir place Mauvard.
Le reste aurait sans doute été compliqué à réunir. Ce qui explique peut-être le peu d'empressement des partenaires à accélerer les choses. N'empêche, Antoine Audi déplore cette décision qu'il attribue essentiellement, et avec amertume, à un manque de compréhension de sa remplaçante.
Il y avait du sens à ce que Périgueux s'empare de cette identité pour en faire un pôle d'attractivité touristique, économique... Je pense que c'est un projet qu'elle n'a pas compris. Et comme beaucoup de gens qui ont un esprit étroit, quand on ne comprend pas un projet, on y met fin !
La gastronomie étant ce qu'elle est localement, on imagine mal que la municipalité n'apporte pas sa propre recette pour valoriser ce patrimoine auquel sont liés les périgourdins comme les touristes. En version moins salée et plus allégée sans doute, pour correspondre à l'époque.