"L'angoisse va croissant (...) C'est très compliqué et très difficile à vivre" a déclaré Jean-Pierre Verdon, le père de l'otage français enlevé au Mali.
Jean-Pierre Verdon, le père de l'un des otages français enlevé au Mali, a fait part samedi de son "angoisse" croissante, après l'échec d'une opération menée en Somalie pour libérer un autre otage, souhaitant toutefois que "tout soit mis en oeuvre pour essayer de les libérer".
Interrogé sur l'échec de l'opération française menée pour libérer un autre otage français en Somalie, concomitante avec l'intervention militaire au Mali et qui s'est soldée par un échec, M. Verdon a expliqué : "On le vit mal, bien sûr, parce que, par imprégnation, on se sent concernés (...) C'est angoissant par extension".
Samedi, Pascal Lupart, le président du comité de soutien à Philippe Verdon et Serge Lazarevic, a par ailleurs réaffirmé la nécessité d'une intervention des forces spéciales françaises pour libérer les otages retenus au Sahel.
Pour M. Verdon, cette question relève d'un "problème d'état-major (...) C'est lui seul qui peut juger de l'opportunité d'envisager une telle solution". "Je n'ai pas d'avis à donner" sur l'intervention militaire française au Mali,
c'est une décision de l'Etat", a-t-il ajouté par ailleurs. "En tant que citoyen, je suis obligé de constater que la situation était telle" qu'il "ne pouvait en être autrement", a-t-il estimé.
"Je ne porte pas de jugement. Mon problème, c'est les otages (...) Mon voeu, c'est que tout soit entrepris pour essayer de les libérer. Ca devient quelque chose qui nous occupe l'esprit en permanence. C'est assez épouvantable", a-t-il confié.
A ses yeux, l'espoir d'une libération réside dans "la capacité d'intimidation que peut représenter la France", que les islamistes "y regardent à deux fois avant de porter atteinte à la vie des otages (...) Le reste, je ne maîtrise pas", a-t-il confié.
Philippe Verdon a été enlevé avec Serge Lazarevic le 24 novembre 2011 par des hommes armés dans leur hôtel à Hombori (nord du Mali) et emmenés vers une destination inconnue. Ce rapt a été revendiqué par Aqmi, qui les a présentés comme des agents des renseignements français. Selon leurs familles, les deux hommes travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d'Hombori.
Huit Français sont otages au Sahel. Au moins six sont aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A plusieurs reprises, les ravisseurs ont menacé de tuer leurs otages en cas d'intervention militaire française au Mali.