VIDÉO. Faut-il avoir peur du serpent ?

Lors d'une balade estivale, la rencontre fortuite avec un serpent est toujours possible, même si elle reste rare. Dans ce cas, il est important de savoir à qui on a affaire, quelle conduite adopter, et quels préjugés abandonner !

On compte en France métropolitaine douze espèces de serpents, dont huit de couleuvres et quatre de vipères, les différences morphologiques entre les deux les rendant assez faciles à distinguer même si, sous le coup de la surprise, il n'est pas toujours simple de noter les différences. 

• Les yeux. Pupilles rondes, vous avez affaire à une couleuvre, les vipères ont des pupilles en forme de fente verticale, similaires à celles des chats.
• La tête. Les couleuvres ont la tête recouverte de grandes écailles peu nombreuses, les vipères ont la tête recouverte de nombreuses petites écailles
• La taille. Adultes, les vipères françaises dépassent rarement 80 cm de long. Un serpent de plus d'un mètre est probablement une couleuvre. 

Serpents : saisonniers et prudents

Les serpents hibernant l'hiver, la probabilité d'en croiser un en activité est dans la grande majorité des cas limité d'avril à septembre. Sourd, le serpent prend généralement la fuite s'il ressent des secousses dans le sol ou s'il aperçoit une menace. Vous ne l'aurez donc en face-à-face que s'il est surpris et dans l'impossibilité de fuir

Les couleuvres, généralement inoffensives

Les couleuvres n'ont généralement pas de crochets à venin utilisables contre l'homme. La couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus, surtout présente sur le pourtour méditerranéen, est la plus grande espèce de serpent française, elle peut atteindre deux mètres de long. C'est la seule couleuvre à posséder des crochets à venin, mais leur position ne les rend pas utilisables sur l'homme. Les autres couleuvres peuvent mordre, mais une de leur morsure nécessite simplement les mêmes soins antiseptiques qu'une morsure de tout autre animal.

La couleuvre à collier Natrix natrix est la plus répandue en France. De couleur gris-vert, elle se reconnaît grâce à une tache blanche en forme de collier à l'arrière de la tête. Serpent vert et jaune aux couleurs assez vives, il s'agit d'une Hierophis viridiflavus qui peut atteindre 1,5 mètres. Une couleuvre aperçue en train de nager sera probablement une vipérine ou aspic d’eau, espèce semi-aquatique.

Vipères, à éviter

Les vipères sont plus craintives que les couleuvres. Si elles le peuvent, elles prendront donc la fuite à votre approche. Néanmoins, si vous y êtes confronté, il s'agit d'être prudent. La vipère est le seul reptile venimeux en liberté en France, son venin la rend potentiellement dangereuse. En moyenne, on ne dénombre que 200 morsures par an en France, essentiellement dues à la vipère aspic ou à la vipère péliade. 

Morsures sèches... ou non

En cas de morsure de vipère, une fois sur deux, il n'y a pas injection de venin. Sans injection venimeuse, il s'agit d'une morsure sèche, la douleur est limitée à l'endroit de la morsure. En cas d'injection, la gravité dépend de l'emplacement de la morsure, de la quantité de venin injecté, de l'état de santé de la personne mordue ou d'une éventuelle allergie. "Dans tous les cas de morsure, ne prenez pas de risque et appelez les secours" rappelle prudemment l'assurance maladie.

Vraiment pas de chance !

En France, il y a trois fois moins de chance de succomber au venin d'une vipère qu'à celui des guêpes ou des frelons. Il se peut tout de même que vous ayez face à vous la victime d'une morsure de serpent. Dans ce cas, composez le 15 ou le 112 depuis un téléphone fixe ou un téléphone mobile et allongez la victime au repos pour limiter la diffusion du venin. Désinfectez la zone mordue, et en cas de douleur, vous pouvez donner du paracétamol, mais surtout pas d'anti-inflammatoire ni d'aspirine qui augmentent le risque de saignement. Pensez aussi à retirer chaussures, bagues, bracelets sur les zones susceptibles de gonfler.

Garrots, anti-venins ou succion, les à-priori dangereux

 Ne croyez pas les films à la Indiana Jones, ils ne sont pas adaptés aux vipères européennes ! Comme le rappelle l'Assurance Maladie, il ne faut surtout pas :

• Poser de garrot ou faire de bandage compressif. L’utilisation d’une ceinture, de ficelle ou équivalents peut causer de graves lésions du membre mordu
• Appliquer de la glace ou de la pommade
• Sucer la plaie à la bouche ou à l'aspi-venin, l'inciser, la cautériser ou la comprimer
• Injecter une substance, sérum anti-venin, corticoïdes ou héparine sous-cutanée qui peuvent causer des complications bien plus graves que la morsure. L'utilisation des kits anti-venins est inefficace et retarde souvent la prise en charge
• Donner de l’alcool, du thé ou du café qui accélèrent le rythme cardiaque et favorisent la diffusion du venin