Pendant trois jours, dix employés de la CPAM suivent la formation de Franck Ropers, un expert du combat au corps-à-corps. Il s'agit de savoir faire face à une potentielle agression physique. Une situation heureusement encore inédite à ce jour en Dordogne
Soyons clairs, en Dordogne, le taux d'agressivité n'est pas tout à fait aussi élevé que dans les quartiers chauds de Bogota. N'empêche, ici comme ailleurs, la CPAM constate que les incivilités augmentent et si elles ne sont restées que verbales pour l'instant, rien n'empêche de se préparer à un éventuel dérapage.
Formation musclée
C'est tout l'objet de ces trois jours de stage pour lesquels on a fait appel à un professionnel du combat rapproché. Franck Ropers est sportif depuis 40 ans, ancien champion de France d'athlétisme, boxeur, ceinture noire 7ᵉ Dan de Penchak Silat (un art martial indonésien), coach expert en self-défense et en préparation physique, et plus généralement le genre de personne dont le tour de biceps décourage étrangement l'envie d'être taquin.
Comment faire face à un agresseur derrière son bureau
Franck Ropers est aussi un champion des réseaux sociaux. Sa chaîne YouTube cumule 1,27 million d'abonnés et dispense des petites vidéos sur "l'art de mettre KO avec une claque" ou "comment frapper quatre fois en moins de deux secondes". On y trouve aussi des conseils sur "Comment gérer son stress" ou "Comment faire une bonne première impression". Force et psychologie, c'est exactement le profil de formateur en développement personnel de choc dont voulait la CPAM pour former ses personnels.
Un peu de physique et beaucoup de psychologique
Au programme des trois jours, comment prévenir les risques et assurer sa sécurité, la communication dissuasive, se connaitre et gérer son stress face à une situation dangereuse, mises en situation des techniques de self défense et gestion de l’après-agression. La CPAM pratique la tolérance zéro face aux incivilités dont les plus notables sont systématiquement signalées au commissariat. Mais en cas d'imprévu, elle souhaitait que tous ses collaborateurs, quel que soit leur âge ou leur condition physique, puissent se protéger et se redonner confiance en étant capable "en trois coups de base de se sortir de n'importe quelle situation dangereuse."
On a mis ça en place avec l'accord de tous, dans le cadre de notre plan de santé et qualité de vie au travail. En plus, on a une majorité de personnes qui sont un personnel féminin donc ça va leur permettre aussi de savoir se sortir de situations aussi dans la vie courante.
Jean-Pierre Macia, directeur adjoint CPAM de Dordogne
Les dix personnes formées du 13 au 15 juin deviendront à leur tour formateurs-référents pour leurs 300 collègues. Désormais, la plus grande courtoisie sera de mise dans les locaux de la CPAM.