Les "4 de Melle", ces quatre professeurs du lycée Desfontaines de Melle viennent d'être sanctionnés pour avoir contesté la réforme du bac en perturbant le passage des épreuves E3C en février 2020. Ils dénonçaient aussi de graves problèmes au sein de leur hiérarchie.
Les sanctions sont tombées ce mercredi soir (04/11). La rectrice de l'académie de Poitiers a décidé de condamner quatre professeurs syndiqués (Sud Education) du lycée Desfontaines de Melle dans les Deux Sèvres, pour avoir perturbé le déroulement des épreuves E3C en février 2020. Ces trois femmes et un homme, écopent de sanctions très diverses. Une professeure d'anglais qui enseignait depuis cinq ans dans ce lycée est mutée d'office et redevient remplaçante dans le département. Une professeure de mathématique est condamnée à quinze jours sans salaire, un professeur de philosophie est rétrogradé d'un échelon et la dernière, une professeure de mathématique aussi, a reçu un blâme.
Aladin Lévèque, l'un de ces professeurs sanctionnés, est en colère. Tous savaient qu'ils seraient condamnés après huit mois déjà, sans pouvoir exercer leur métier.
Un passage en force selon lui, car les conseils de discipline qui ont examiné les affaires n'ont pas rendu d'avis majoritaire en faveur des sanctions. Mais ces avis ne sont que consultatifs. On peut aussi s'interroger sur les différences de peines, du simple blâme à la mutation d'office pour des faits similaires.Nous sommes effarés par ce passage en force de la part de la rectrice.
Pour Aladin Lévèque, la réponse est simple. "C'est uniquement à cause d'un ordre de passage. Lors du premier conseil de discipline, la direction a largement vanté les mérites de l'enquête administrative menée dans cette affaire. Mais bizarrement lors des conseils suivants, cette même enquête a été désavouée !" s'énerve Aladin Lévèque.
Résultat, la première professeure a été mutée d'office, la dernière à passer a seulement reçu un blâme.
Les "4 de Melle" ne vont pas en rester là, et vont utiliser tous les recours judiciaires possibles pour dénoncer ces sanctions. Mais en attendant, elles ont été immédiatement appliquées.
Reportage de Félicie Gaudillat, Anna Pettini et Martine Sitaud