Sur la trentaine de parcs éoliens en service ou autorisés à fonctionner en Limousin, les 2/3 se trouvent dans le nord de la Haute-Vienne. D’autres dossiers sont à l’étude, plus d’une vingtaine en Limousin.
Sur la carte du Limousin, les disparités sont fortes sur les implantations de parcs éoliens. Le nord de la Haute-Vienne concentre 2/3 des éoliennes, et une large partie nord de la Creuse une bonne partie du reste.
Ainsi, en octobre 2019 (chiffres DREAL Nouvelle-Aquitaine), il existe 21 parcs en fonctionnements ou autorisés en Haute-Vienne, 8 en Creuse et 2 en Corrèze.
Les futurs projets suivent la même tendance, avec 7 dossiers à l’étude pour la Haute-Vienne, et surtout dans le nord du département, 11 en Creuse, plutôt au nord également, et enfin 4 dossiers en Corrèze.
A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, on retrouve des disparités très importantes. Avec une championne de l’éolien, l’ex-région Poitou-Charentes. Elle regroupe plus de 200 parcs éoliens en fonctionnement, autorisés, en fonctionnement et en projet.
A l’inverse, dans l’ancienne région Aquitaine, seul un projet éolien est à l’étude. Le Limousin regroupe lui 6 parcs en fonctionnement, 25 autorisés, et 22 projets à l’étude.
Ces disparités s’expliquent par plusieurs raisons, d’abord la ressource en vent. Les promoteurs de ces projets cherchent des sites ventés de façon régulière. Il faut ensuite que les projets s’installent en respectant les cadres juridiques des codes de l’urbanisme et de l’environnement.
Les zones Natura 2000, les ZICO (Zones importante pour la conservation des oiseaux) ou encore les parcs naturels obéissent par exemple à des règles plus strictes, tout comme les zones de protection des sites et des monuments inscrits ou classés. Enfin, il faut du terrain pour installer les machines. Dans nombre d’endroits, des associations opposées aux éoliennes industrielles – elles sont nombreuses - bloquent les projets.
Toutes les éoliennes de Nouvelle-Aquitaine représentent, début octobre 2019, 985 mégawatts raccordés au réseau ErDF et 320 MW supplémentaires sont programmés pour raccordement. Cette puissance totale, 1 305 MW, à titre de comparaison, représente un peu moins que la puissance théorique d’un réacteur nucléaire de la centrale de Civaux : 1 450 MW.
Pour le moment les 985 MW raccordés en Nouvelle-Aquitaine représentent un peu plus de 6 % de l’énergie éolienne produite en France.
Après évidemment, il y a la puissance théorique et la production effective d’électricité, l’éolien produit une énergie qui fluctue, intermittente. C’est d’ailleurs une des raisons pointées par les opposants, mais c’est loin d’être la seule : nuisances pour la faune, dégradation du paysage, bruit, ou encore coût de revient de l’électricité produite par ces éoliennes.
Ce coût est également décortiqué dans un rapport de la Cour des Comptes qui estime que "La France a peu fait profiter son tissu industriel du déploiement des énergies renouvelables" alors que "Les moyens financiers mobilisés par l’Etat – principalement au bénéfice des énergies renouvelables électriques – sont pourtant conséquents".
La bataille entre les opposants aux éoliennes industrielles et les partisans de ces technologies n’est pas près de se terminer. Avec des machines aujourd’hui plus puissantes. Les premières éoliennes industrielles implantées en Nouvelle-Aquitaine étaient des éolienne avec des mâts de 150 mètres et des puissances unitaires autour de 2 MW. Les nouveaux projets à l’étude se basent sur des éoliennes plus imposantes, avec des mâts autour de 200 mètres et des puissances autour de 4 MW.
En Nouvelle-Aquitaine, un parcs offshore géant de 500 MW pourrait s’installer dans les années qui viennent en mer d’Oléron. Il faudrait d’abord que cela puisse se programmer à travers la future programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) en cours de finalisation au Parlement.