Les escape game, ces lieux où l'on doit résoudre des énigmes, trouver des objets et s'échapper d'un lieu, ont bien souffert pendant le confinement. Ils commencent tout juste à entrevoir la lueur d'une reprise.
Fouiller dans des malles, soulever, déplacer des objets, autant de gestes ludiques qui étaient très sympathiques... avant. Mais depuis que le coronavirus sévit, ils sont presque bannis. Or pour un escape game, cela peut sérieusement compromettre une partie.
Fort heureusement, les gérants ont l'âme de joueurs et de créateurs, prompts à s'adapter en toutes circonstances.
À Migné-Auxances dans la Vienne, l'escape game Poitiers est prêt depuis quinze jours. "Nous avons modifié les énigmes et enlevé quelques éléments de décor superflus. Il nous faudra bien 30 minutes de nettoyage entre chaque groupe ", explique Alexandre Valade, le gérant de la salle. "Nous attendons juste le feu vert maintenant."
Dans les Deux-Sèvres, à Niort, l'escape game l'Issue a la chance d'être une structure mobile qui intervient dans des lieux touristiques, des festivals ou chez des particuliers. Le couple de gérant a lui aussi fait évoluer ses scénarios. "Nous reprenons en juin au château de Coudray-Salbart avec des groupes de 18 personnes maximum. Une partie de notre matériel va devenir jetable. Heureusement l'escape game est une activité secondaire pour nous. Mais c'est vrai que nous avons hâte de refaire jouer les gens ", sourit Quentin Petit Delepine, gérant de la structure.
Quel avenir pour les sessions team buildings ?
Les manifestations en extérieur sont plutôt faciles à gérer. La grande inconnue reste toutes les parties à l'intérieur. À La Rochelle, le hunting town escape game extérieur a développé un autre concept. "Nous avons proposé des escape game virtuels en utilisant Google street view. Cela a très bien fonctionné " s'enthousiasme Thibaut Giuseppi, le fondateur des hunting town escape game. Au point qu'il envisage de développer ce format. "Cela nous a permis de rester à flot, sinon on aurait coulé financièrement. Là je ne me suis pas payé, mais j'ai pu honorer les contrats de mes quatre salariés. Il faut être très réactif dans notre milieu, d'autant que toutes les sessions en entreprise, les team buildings, ne vont pas forcément continuer dans un premier temps ", ajoute-t-il.
A Angoulême, en Charente, Pierre Besson, le gérant de l'escape game Code 60 live, a lui aussi trouvé une astuce pour s'en sortir. "J'ai proposé un drive escape !" Un concept qui consiste à louer un objet d'escape mobile, en l'occurrence une barrique ou une malette d'espion. Normalement, un maître de jeu anime la partie autour de ces objets. Là, les joueurs disposent d'un fascicule pour se débrouiller tous seuls."Je pense que je vais poursuivre cette option car cela a bien marché", ajoute Pierre Besson.
Pour l'heure tous attendent de connaître les détails du décret qui doit paraître mardi et ainsi savoir s'ils pourront ouvrir début juin ou fin juin. Mystère et suspense...
Reportage de Freddy Vetault, Louis Claveau et Thierry Cormerais