Le 9 juin 2024 auront lieu les élections européennes : nous sommes appelés à voter pour élire nos députés au sein du Parlement européen. Pour ce scrutin à un tour, de nombreuses listes nationales proposent leurs candidats. Pour la liste Europe Écologie Les Verts (EELV) menée par Marie Toussaint, le député européen François Thiollet, 20ᵉ sur la liste, a répondu aux questions de France 3 Limousin.
La dynamique ne leur est pas favorable : alors que EELV avait obtenu 13,5 % des votes lors du dernier scrutin européen en 2019, les intentions de vote créditent actuellement le parti écologiste de 5 ou 6 % d'intentions de vote, à l'occasion des élections européennes qui se tiendront le 9 juin prochain. Pourtant, les préoccupations autour des questions environnementales et de celle du réchauffement climatique n'ont cessé de prendre de l'ampleur.
France 3 Limousin : pourquoi votre liste est largement distancée par rapport au scrutin de 2019 ?
François Thiollet, eurodéputé EELV, 20ᵉ sur la liste menée par Marie Toussaint : La question écologique est au cœur des préoccupations des Français, mais dans le débat politique, on impose plutôt un débat national autour de questions nationales et moins sur les questions écologiques.
L’enjeu pour nous, c’est de dire que les réponses à la question de l’emploi, celle des ressources des Français, ce sont aussi des questions européennes auxquelles les écologistes ont des solutions.
France 3 Limousin : L’Europe s’occupe aussi de la question de l’industrie pharmaceutique, vous êtes impliqués sur les problématiques autour du médicament
FT : L’Europe régule le marché du médicament au niveau européen. Les pénuries de médicament sont liées en grande partie à des questions de délocalisation : 80% des principes actifs sont produits en Chine ou en Inde. Mais c’est lié aussi à une organisation du système qui est une organisation de compétition libérale. Et on défend, avec Marie Toussaint, la création d’un pôle public du médicament, c’est-à-dire le fait de produire en Europe certains médicaments essentiels et de soutenir que le prix soit un prix garanti relativement peu élevé pour l’ensemble de la population.
À lire aussi : Européennes 2024 : quelles sont les 38 listes en lice pour le scrutin du 9 juin ?
France 3 Limousin : Vous défendez l’idée d’un traité environnemental européen, de quoi s’agit-il ?
FT : On souhaite une Europe plus fédérale, aujourd’hui, elle est surtout libérale. On veut une Europe fédérale, écologique et sociale. Les questions de climat, environnementales doivent être ce qui doit guider les lois au niveau européen : elles doivent protéger les plus faibles, mais elles doivent nous permettre tous de participer à une transition, et pas à une logique de compétition de l’Europe contre les États-Unis, de l’Europe contre la Chine, et surtout avec l’exploitation des pays du Sud. Notre transition, par exemple, passer à la voiture électrique, ne doit pas se faire sur l’exploitation des mines au Congo dans des conditions désastreuses.
On veut une Europe fédérale, écologique et sociale
François Thiollet, 20ème sur la liste EELV aux élections européennes
France 3 Limousin : vous visez 100% d’énergies renouvelables en 2040, mais que faites-vous alors du parc nucléaire français ?
FT : On lui laisse finir sa vie et mourir de sa belle mort et on arrête de faire des investissements dans le nucléaire, on les fait d’abord dans le renouvelable. Le nucléaire, ça coûte très cher et c’est l’argent public qui le paye. On l’a vu avec l’exemple de Flamanville qui n’est pas encore lancé, et le prix de l’EPR a été multiplié par dix entre le projet initial et la situation actuelle. C’est plutôt de l’argent qu’on doit mettre d’abord dans la sobriété, ensuite dans les énergies renouvelables.
France 3 Limousin : Vous voulez une TVA verte, c’est de l’impôt en plus ?
FT : Non, ce ne sont pas des impôts en plus, c’est une TVA qui tiendrait compte de l’impact environnemental des produits qui sont faits. Par exemple, avoir 0 % sur le bio, taxer moins les fruits et légumes et taxer plus les produits transformés, saturés en gras ou autres.
À quelques jours du scrutin, il reste très peu de temps à la tête de liste Marie Toussaint pour inverser la tendance défavorable à son parti, et tenter de convaincre parmi les très nombreuses listes que devront départager les électeurs.