23 ans après l'inondation de la centrale nucléaire du Blayais, Tchernoblaye réclame toujours sa fermeture

Tchernoblaye manifestait ce mardi matin à Braud-et-Saint-Louis en Gironde. Vingt-trois ans après l'inondation de la centrale du Blayais lors de la tempête de 99, l'association anti-nucléaire milite toujours pour sa fermeture.

Les manifestants étaient invités à se rassembler devant la centrale du Blayais, ce mardi matin, munis de masques, tubas et palmes. Un trait d'humour pour rappeler un incident grave : celui, en décembre 1999, de l'inondation de la centrale du Blayais, située à Braud-et-Saint-Louis en bordure de la Gironde. 

Que s'est-il passé le 27 décembre 99 ? 

Quelques heures après Lothar, une autre tempête, baptisée Martin, frappe l'Europe et plus particulièrement le Sud-Ouest de la France. En Gironde, les réacteurs n°1 et 2 de la centrale du Blayais sont inondés dans la nuit du 26 au 27 décembre. L'Autorité de sûreté nucléaire classe l'incident en niveau 2 sur 7

A l'époque, la digue avait été submergée. La centrale est restée inaccessible plusieurs heures. Depuis, les digues ont été rehaussées et la centrale "est en sécurité en cas de tempête comme en 99" assurait Séverin Buresi, directeur de la centrale du Blayais EDF, en 2019. 

Quel avenir pour la centrale du Blayais ?

Aujourd'hui, ces 4 réacteurs à eau pressurisée de 900 MWe couvrent 65% des besoins en électricité de la Nouvelle-Aquitaine. Mais la centrale,  mise en service entre 1981 et 1983, est l'une des plus vieilles de France. Un temps évoqué, sa fermeture n'est plus d'actualité. EDF a gagné dix ans mais doit procéder au grand carénage d'ici 2029. "Ce programme industriel consiste à remplacer certains matériels et à réaliser de nombreuses opérations de maintenance pour tendre vers le niveau de sûreté des réacteurs de dernière génération", indique EDF dans son dossier de presse.  
"À l’issue de ce programme et avec l’accord de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les
quatre réacteurs pourront fonctionner dix années supplémentaires, en toute sûreté, conclut le fournisseur d'énergie. 

Tchernoblaye réclame pourtant sa fermeture et reste sur ses revendications que les manifestants ont rappelé ce mardi matin 

  • Non à de nouveaux réacteurs "EPR2" au Blayais
  • Oui à la fermeture définitive de la centrale
  • Oui à la sobriété et aux énergies renouvelables

Ce mardi matin Stéphane Lhomme, fondateur du Collectif Tchernoblaye répondait à nos journalistes Karim Jbali et Sylvie Tusc-Mounet : 

Le risque d'inondation est de plus en plus élevé avec le réchauffement climatique et la montée des eaux. Il faut très vite fermer les réacteurs actuels mais surtout, nous dénonçons le projet absolument absurde de fabriquer de nouveaux réacteurs qui entreraient en service entre 2040 et 2050. D'ici là l'eau aurait encore monté.  

Stéphane Lhomme, collectif Tchernoblaye

Alors que le Président de la République est désormais favorable à un plan d'extension La CCI, de son côté, soutient  l'arrivée de nouveaux réacteurs EPR2 "qui garantiraient une énergie propre et décarbonée". Une position défendue par son président Patrick Seguin, qui  a rappelé les retombées économiques et les partenariats avec les PME locales. 

Pour l'instant, six sites ont été retenus pour accueillir des réacteurs nouvelle génération. Deux sites supplémentaires devraient être choisis. La centrale du Blayais est candidate. 

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