Aïd El-fitr, Pentecôte ou Chavouot : après l'autorisation des cérémonies, les lieux de culte s'organisent

Dès ce samedi 23 mai, les cérémonies religieuses sont de nouveau autorisées. Alors que se profilent de grandes fêtes catholiques, musulmanes et juives, la décision suscite soulagement et appréhension. 

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Le gouvernement l’a annoncé ce matin au journal officiel : les cérémonies religieuses sont de nouveau autorisées, à condition de respecter les mesures sanitaires. Avec l’Aïd El-Fitr le 24 mai, Chavouot le 29 mai et la Pentecôte le 31 mai, les communautés religieuses s’en réjouissent.
 

Préparer la Pentecôte

Une décision attendue par la communauté catholique, qui avait anticipé l’annonce. "On pense beaucoup de bien de cette liberté et en même temps, on est très soucieux de respecter les règles sanitaires et les distanciations physiques", explique le Père Jean Rouet, chargé de la communication du Diocèse de Bordeaux.  Depuis plusieurs jours, la conférence des évêques de France étudiait d’ailleurs la question. Car si les célébrations sont autorisées, de nombreux préparatifs sont à organiser. Entre distance sociale et port du masque obligatoires, les églises devront également prévoir du gel hydroalcoolique et limiter le nombre de fidèles à l’intérieur. 

"Il va falloir mettre en place des inscriptions, pour éviter les attroupements, changer la disposition des chaises et des bancs, tout en prenant en compte les spécificités de chacun : famille, personnes fragiles", énumère le Père Jean Rouet. 

Une organisation parfois difficile à mettre en place dans les petites paroisses. "Très peu de paroisses seront prêtes pour proposer des célébrations ce week-end, mais on espère que la plupart d’entre elles seront prête pour le 31 mai", souhaite le Père Jean Rouet.


Une Aïd sans rassemblement

Si cette autorisation permet aux musulmans de célébrer la fin du ramadan, l’Aïd El-Fitr, ce dimanche 24 mai, peu de célébrations sont prévues dans les mosquées. Entre timing serré et annonce du Conseil Français du Culte musulman, la consigne et à la célébration chez soi. "C'est trop tard pour nous, le déconfinement est un processus. Nous voulons organiser des cérémonies, mais pas à n'importe quel prix. Il faut assurer un bon accueil", précise Tareq Oubrou, le grand imam de Bordeaux. Car l'Aïd-El Fitr attire de nombreux fidèles chaque année. Car en plus de devoir prévoir des masques et du gel, le culte même devra également s'adapter. "Il faut revoir complètement la configuration des prières collectives. Il y a une vraie promiscuité qui n'est pas possible acutellement. Il va falloir mettre en place des dispositions à la fois techniques et rituelles", assure Tareq Oubrou.

Après s’être réjoui de cette décision, le culte musulman appelle cependant ses fidèles à rester chez eux, tout en privilégiant les cérémonies numériques. Le grand imam de Bordeaux a notamment prévu un sermon, accompagné de quatre autres imams, diffusé en direct de la mosquée de Bordeaux, sur Facebook. En parallèle, les consignes ont été diffusées sur les réseaux sociaux pour célébrer la fin du ramadan. "Les gens fêteront la fin du ramadan en famille chez eux. On est contents et il est important de marquer ce moment. Mais il faut continuer à faire attention, surtout lors de rassemblements familiaux. Le virus est toujours là", rappelle Tareq Oubrou.
 

Un chavouot anticipé

De son côté, la communauté juive attend également une grande fête  : Chavouot, qui célèbre le don de la Torah, les 28 et 29 mai prochains. Malgré une fête emblématique, les juifs ne pourront pas la célébrer dans leur synanogue. "Nous avons décidé de ne pas ouvrir la synagogue pour se donner un peu de temps et éviter les risques",explique Erick Aouizerate, président du Consistoire de Bordeaux. 

Une période un peu spéciale pour cette communauté : "Lorsque débute la fête, nous ne pouvons rien faire de numérique, donc les conférences à distance ne sont pas possible", détaille Erick Aouizerate. Alors, pour pallier le problème, une conférence zoom sera organisée le mercredi, soit deux jours avant Chavouot. "Elle sera animé par le futur rabbin de Bordeaux, Nissim Sultan, qui prendra ses fonctions en juillet", annonce le président du Consistoire de Bordeaux.
La synagogue ne devrait rouvir que début juin. "Nous sommes une communauté très tactile, ça ne va pas être facile de se retrouver sans s'embrasser. On s'attend à devoir faire la police", sourit Erick Aouizerate. Et pour limiter les contacts, la communauté réfléchit déjà aux mesures de précaution. "Nous allons demander à chacun d'amener sa propre kippa, son talith (châle) ainsi que son livre de prière. Nous prévoierons également des kippa jetables et des taliths à laver pour ceux qui n'en auraient pas chez eux", précise le président du Consistoire.

Comme ailleurs, les masques seront obligatoires et les réunions après l'office seront annulées, pour éviter tout rassemblement. "A l'intérieur, nous allons aussi supprimer certains bancs, mettre en place un centre de circulation", explique Eric Aouizerate. Début juin, les cérémonies débuteront d'abord en semaine, "pour tester", puis les vendredi et samedi, jours de Chabbat, où l'affluence est bien plus importante. 

 
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