Pour permettre aux parents d'accompagner leurs enfants atteints de maladies cardiaques, un habitant du bassin d'Arcachon souhaite lever des fonds en parcourant 5500 kilomètres à vélo.
Vous l’avez peut-être croisé sur le bassin d’Arcachon cet été. Tous les deux jours, Jean-Luc Lazaro avale les kilomètres sur son vélo spécialement conçu pour la randonnée. Une passion, mais avant tout un défi pour ce jeune retraité. Le 11 septembre, il prendra la direction de Petra en Jordanie, à 5500 kilomètres de là, afin de sensibiliser aux problèmes cardiaques comme les cardiopathies congénitales, qui ont valu à ses deux enfants une opération.
Atteints de biscupidie aortique, son fils Maxime et sa fille Léa ont respectivement subi à 31 et 18 ans une intervention chirurgicale qui leur a sauvé la vie. A la pointe dans ce domaine, l’hôpital Haut-Lévêque de Pessac accueille des patients de toute la France, y compris des enfants qui ne peuvent pas être accompagnés par leurs parents tout au long de leur prise en charge. “C’est une motivation exceptionnelle, mes enfants sont là pour me booster, lance-t-il le sourire aux lèvres. Ils étaient déjà majeurs lorsqu’ils ont été opérés, mais le soutien psychologique est fondamental dans ces moments-là. Pour un bébé ou un enfant, c’est encore plus important.”
En tant que papa, il a été avec nous dans cette épreuve. Pouvoir aider d’autres parents à être proches de leurs enfants, c’est vraiment incroyable.
Léa Lazaro, fille de Jean-Luc
C’est donc pour ses enfants, mais aussi pour ceux des autres que Jean-Luc Lazaro s’est lancé ce défi, en collaboration avec l’association Les liens du coeur. En plus des navettes gratuites depuis le site de Pellegrin et des animations organisées régulièrement auprès des patients, elle espère participer au financement d’une maison d’accueil prévue en 2023. Intégrée à Haut-Lévêque, elle permettra aux parents d’être directement hébergés sur site lorsque leurs enfants sont admis en service de cardiologie.
Pour Maxime et Léa, c’est une fierté de voir leur père mener ce combat, bien qu’une certaine crainte se fasse ressentir. “Cela fait beaucoup de kilomètres, j’ai été étonné qu’il veuille partir jusqu’à Petra, avoue l'aîné. Au début, j’ai eu du mal à m’en rendre compte, mais au fur et à mesure que le temps passait, j’ai vu qu’il y avait de plus en plus de gens qui le suivaient. Il y a eu des partages sur les réseaux sociaux, des dons à l’association, et j’ai réalisé que ce qu’il fait est énorme.” Un sentiment partagé par sa petite sœur : “Il a l’habitude de partir à l’étranger tout seul avec son sac à dos, mais là c’est autre chose, il va carrément traverser des continents ! Je suis super fière de lui. En tant que papa, il a été avec nous dans cette épreuve. Pouvoir aider d’autres parents à être proches de leurs enfants, c’est vraiment incroyable.”
Un entraînement drastique
Pour s’y préparer, Jean-Luc Lazaro suit une routine extrêmement exigeante : “C’est beaucoup de foncier, du vélo tous les deux jours depuis déjà deux mois, et un peu d’aviron de mer. Il faut aussi avoir une hygiène de vie stricte, ce qui n’est pas toujours simple l’été.” Un rythme intensif qu’il s’apprête à suivre pendant plusieurs semaines, flanqué de 35 kilos supplémentaires dans ses sacoches. “Je partirai le matin vers 7h - 7h30 pour m’arrêter à 14 heures. Tout dépendra du dénivelé, cela peut être 100-120 kilomètres comme cela peut être 45 kilomètres par jour. Ce qui fait le plus peur, c’est la répétition journalière de l’effort. Mais tout devrait bien se passer, l'entraînement est là. Je ne pars pas comme ça au feeling.”
Une aventure exceptionnelle, qui selon lui reste à la portée de tous : “Il faut être sportif, mais je pense qu’avec un entraînement tout le monde peut le faire à son niveau. Le simple fait de partir est possible et accessible à chacun. Les gens restent souvent accrochés à leurs peurs, et c’est bien dommage.”
Le dimanche 11 septembre, Jean-Luc Lazaro entamera donc 5500 kilomètres à vélo direction Petra, en raison du “lien intime avec une personne” que représente à ses yeux la cité jordanienne. Tout au long de son périple, il espère attirer l’attention des internautes et ainsi récolter des fonds, pour permettre à d’autres parents d’accompagner leur enfant dans la maladie.
