Les pluies depuis dimanche rendent encore impraticables plusieurs routes au sud de la Gironde, du côté de Mios, Salles et Biganos, où le port est sous l'eau. Les fortes pluies ont fait gonfler la Leyre et la décrue n'est pas pour tout de suite.
Sandra Bacle est inquiète ce mercredi midi : " Pour l'instant ça monte toujours, la crue partie des Landes est en train d'arriver. Il a encore beaucoup plu dans les Landes ce matin, pas ici à Biganos " Et s'il pleut sur les Landes plus au sud, l'eau finit par arriver ici à Biganos, via la Leyre. Sandra Bacle s'occupe de location de canoe kayak, "courant d'Eyre" et elle n'a pas le moral. " C'est du jamais vu, mon voisin a décidé de partir ce matin. Nous, on a de l'eau dans la cabane, avec l'électroménager, l'électricité... On venait de tout repeindre... L'eau est aussi rentrée dans le snack que nous avons à côté "
La Leyre déborde, cette rivière qui parcourt le sud-ouest de la Gironde pour se jeter dans le bassin d'Arcachon. La faute à une pluviométrie hors du commun depuis dimanche 10 mai. Des pluies diluviennes se sont abattues sur le bassin versant de la Leyre (et du Ciron, sa cousine). Il est tombé l'équivalent de deux mois d'eau en 36 heures sur le secteur entre le sud-Gironde et la Haute-Landes comme le signale le site du parc naturel régional des Landes de Gascogne. "près de 150 mm d'eau en 36 h !! " signale-t-il. Les sols sont déjà gorgés d'eau depuis les pluies depuis novembre et jusqu'en mars.
Des routes sont encore coupées, inondées sur les communes de Mios et Salles, particulièrement touchées. Thierry Lemière, directeur des services de la commune de Mios, constate l'ampleur de la crue :
Le parc naturel signale que là où les fossés n'ont pas été entretenus, l'effet inondation a été immédiat, " Des ruissellements d'une rare puissance dans notre "pays plat" ont sugit, traversant des rues, des lotissements et dans des endroits parfois inattendus. Les maisons en léger contrebas des routes, véritables toboggans d'eau, se sont retrouvées submergées en 2 h de temps, comme à Belin-Béliet ( ... ) et des ponts n'ont pas résisté, comme à Sore sur la RD, au Moulin de Dubern à Salles. "On ne sait pas si c'est une crue centenale mais on en parle... On a aucune idée à quand le retour à la normale. La décrue risque d'être lente.
Mardi matin, " toutes ces eaux réunies se sont engouffrés dans les affluents pour gonfler La Leyre , la petite et la grande et faire grossir l'Eyre comme jamais... (?*)"
Ce mercredi matin, des routes sont toujours impraticables, " notamment un axe important, la RD 216 coupée dans les deux sens, Sanguinet/Mios " précise Thierry Lemière, directeur des services de la commune de Mios.
Le site du parc ajoute " Au Teich, l'entrée de la réserve ornithologique et de la maison de la nature a les pieds dans l'eau.... A Biganos, le port est actuellement submergé !! "Heureusement", les coefficients de marée sont faibles (54 ce 13 mai au matin) et diminuent dans la semaine."
" Que valent nos observations accumulées depuis 25 ans au regard des volumes d'eau actuels, jamais observés. La décrue sera sans doute bien plus longue. Les affluents sont gonflés les prairies encore gorgées d'eau et un peu de pluie annoncée cette semaine. "Pas de retour à la normale de si tôt !
L'équipe du parc naturel s'inquiète : " Dans quel état retrouveront-nous les berges du lit mineur et la forêt galerie ?"
Et pour Sandra Bacle, qui loue des canoes, c'est aussi l'inquiétude et l'incertitude. Après l'arrêt des activités lié à la crise sanitaire, une autre galère s'ajoute. " Même si au 2 juin, on pouvait rouvrir... là, le problème, c'est que la décrue sera longue. Il y a l'élagage des arbres tombés dans les cours d'eau. Il va falloir qu'on travaille pour sécuriser la rivière et reprendre le canoe. "
Personne ne s'aventure à annoncer la fin de la décrue.
Sur ce post Facebook, un aperçu de l'ampleur de l'inondation sur ce secteur du port de Biganos, les pieds dans l'eau >