Témoignage. "J’ai des difficultés à marcher, mais je suis ravi": il parcourt 100 km sur des échasses en pleine canicule

C’est le pari réussi de Julien. Après deux jours de défi en Gironde, l’étudiant confie en avoir bavé. « Mais c’est un accomplissement total », se réjouit-il.

Pour montrer que les traditions peuvent être signe de jeunesse et de modernité, le jeune Bazadais a décidé de traverser la gironde en échasses. Il est parti samedi 19 août d’Arcachon pour arriver le lendemain dans sa cité natale. Il s’était fixé l’objectif de parcourir 100 km en deux jours. "J’ai fait quatre kilomètres de plus", raconte Julien Ardrover fièrement.

Membre du groupe folklorique Lous dé Bazats, le jeune homme n’en est pas à son premier défi. Après l’ascension de la dune du Pilat, il s’était aussi rendu au Mont-Saint Michel et à Lourdes, à 900 mètres d’altitude, en échasses. Cet été, il avait décidé de se lancer un nouveau défi sur ses terres girondines.

"À cause des incendies de l'été dernier, j'étais en plein soleil"

"Quand je suis parti d’Arcachon à 9h, ça allait encore", dit-il. "Il y avait beaucoup de passage, de gens qui me parlaient, me souriaient, me klaxonnaient. J’ai marché dans la bonne humeur. C’était très sympa".

Le reste de la route s’est corsé lorsqu’il a attaqué la longue ligne droite de Biganos. La fraîcheur matinale s’était dissipée. Lancé sur la piste cyclable, l’étudiant a dû faire face à une chaleur décuplée par l’absence d’ombre. "Entre Mios et Bazas, à cause des incendies de l’année dernière, 80% du trajet était en plein soleil", raconte-t-il.

Pourquoi ne pas avoir décalé cette longue marche pour éviter la canicule ? "Je n’y ai pas songé", répond-il. "Quand j’ai regardé les prévisions la semaine précédant mon départ, il ne devait pas faire si chaud. Après, je n’ai plus consulté la météo. Et si j’avais décidé en cours de route de finir mon périple à pied, j’aurais mis plus de temps alors, je suis resté concentré".

"J'avais très mal aux jambes"

Samedi soir, après 56 km parcourus à une moyenne de 5,5 km/h, il a planté sa tente avec sa compagne qui le suit sur son vélo. "J’avais très mal aux jambes", confie Julien Ardrover. "C’était très difficile". Le lendemain, il reprend la route vers 7 h 30. Mais très vite les températures grimpent. Les villages défilent. Belin-Beliet, Hostens… Les paysages sinistrés se suivent. Les arbres calcinés ou rasés et toujours aucune ombre. Au-delà de l’émotion que cette nature détruite entraîne, l’échassier confie que "le trajet n’était pas pertinent".

Il est finalement arrivé en fin de journée à Bazas, sa ville natale où il retrouve sa famille. Pétri de douleurs, il accuse le coup, mais le cœur léger d’avoir relevé le défi qu’il s’était lui-même fixé. "Franchement, cela a été très difficile", concède le jeune homme de 23 ans. " Après-coup, je comprends que c’est un accomplissement total, un énorme dépassement. Je suis très content. J’ai très mal. J’ai des difficultés à marcher, mais je suis ravi".

Julien Ardrover, après quelques étirements, a repris le chemin du travail à peine son exploit terminé. Dès ce lundi, il reprenait à Bordeaux son contrat en alternance dans l’aéronautique. L’étudiant de l’Esta a déjà quelques idées en tête, notamment un tour de France. Sur des échasses bien sûr. "Mais si je le fais, je me limiterai à trente kilomètres par jour et je prévoirai des temps de repos", prévient Julien.

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