Quel avenir pour l’usine Getrag, à Blanquefort ? Plusieurs élus aquitains ont écrit hier au ministre de l'Économie pour alerter d’un risque de “défaillance” de l’équipementier automobile girondin.
Depuis un an, jour pour jour, les salariés de Ford Aquitaine Industries ont arrêté de produire. C’est au tour de sa voisine, l’usine Getrag Ford Transmissions (GFT) de voir son avenir compromis.
Des élus aquitains ont écrit au ministre de l'Economie Bruno Le Maire pour l'alerter d'un risque de "défaillance" de l'équipementier automobile Getrag, à Blanquefort, un an après l'arrêt de l'usine voisine Ford, selon ce courrier consulté vendredi par l'#AFP @AFPBordeaux pic.twitter.com/Kt2h7AxQul
— AFP Bordeaux (@AFPBordeaux) July 24, 2020
“Ford bis”
L’annonce a été faite vendredi 24 juillet, en préambule du conseil de Bordeaux Métropole. La maire de Blanquefort a déclaré avoir envoyé, avec d’autres élus aquitains, une lettre au ministre de l’Économie et à la préfète de région,Fabienne Buccio, afin de ne pas faire un “Ford bis”.Le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic, la maire PS de Blanquefort Véronique Ferreira ainsi que les présidents du département Jean-Luc Gleyze et de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, tout comme le président de Bordeaux Métropole Alain Anziani, font partie des signataires. Ils demandent au ministre de “se saisir du dossier et d’ouvrir une cellule de crise avec les collectivités locales et les dirigeants”.
Signes annonciateurs
Les élus avancent plusieurs "signes annonciateurs d'une prochaine défaillance". Ils évoquent ainsi des “marchés perdus” et des “investissements reportés” et soulignent une “baisse des productions” et “l’arrêt annoncé de l’association” avec Magna, le détenteur canadien de l’usine avec Ford.Selon les signataires, “la direction de l’usine a récemment convoqué un comité social d'entreprise extraordinaire au cours duquel" elle a évoqué des "perspectives préoccupantes" et affirmé "clairement" que "si la société n'obtenait pas de nouveaux marchés, la fermeture de l'usine pour 2023 devait être envisagée". Moteur de l’économie locale, les élus s’inquiètent donc de la disparition de l’usine. "Comme FAI, l'usine GFT dispose de compétences importantes en métiers industriels dont notre économie a un grand besoin pour réussir la relance que nous devons engager après la crise sanitaire", soulignent-ils encore.
Avec le départ de Ford, GFT, qui produit des boîtes de vitesses, est passée de 1000 à 800 salariés. L’entreprise accuserait également de lourdes pertes financières : 54 millions d’euros en 2017, 28 millions en 2018. Au vu de la situation, les élus du comité social et économique ont donc déclenché leur droit d’alerte, le 26 juin, une procédure qui vise à demander des explications à l’employeur.