Jeudi 11 février se tenait la 738e fête des boeufs gras de Bazas dans le Sud Gironde. Une édition particulière, marquée par la crise sanitaire qui empêche tout rassemblement sur la voie publique.
Elle aura bien lieu. Le message est martelé par Olivier Boissavy, en charge de l'organisation de l'événement depuis 25 ans. Ce jeudi 11 février, la fête des bœufs gras de Bazas ne sera pas annulée. Mais, conditions sanitaires obligent, elle revêtira une forme très particulière.
Pas de manifestation publique
Pas d'inquiétude pour les gastronomes : la viande est déjà sur les étals des bouchers. En revanche, exit le défilé des bœufs gras, la parade en costume traditionnel, ou encore les dégustations au restaurant. Cette année, les rues de Bazas ne seront certainement pas noires de monde. L'édition 2020 avait accueilli entre 5 000 et 6 000 spectateurs, venus de toute la région et bien au-delà.
Un concours à huis clos
Le fameux concours des bœufs gras aura bien lieu. A la différence des éditions précédentes, ce ne sera pas sous le regard des visiteurs, place de la cathédrale. Mais dans un endroit clos, tenu secret, et fermé au public, en présence d'une quarantaine de personnes uniquement : éleveurs, représentants de la profession, et une vétérinaire. La maire de Bazas, Isabelle Dexpert, et deux élus municipaux seront également présents.
Sept siècles de tradition
Cette année marque la 738e édition de la fête de Bazas. "Elle ne s'est jamais arrêtée, sauf peut-être une année pendant la guerre", souligne Olivier Boissavy. Et à chaque occasion, le rassemblement festif met en lumière la race bazadaise auprès d'acheteurs et de restaurateurs du monde entier.
"Ce rassemblement est très important pour toute la filière bovine, rappelle-t-il. Ce sont des hommes, des femmes, des familles qui font vivre toute une économie".
Communication en ligne
C'est pourquoi, l'organisation a lancé une campagne de communication virtuelle, avec #jemangeduboeufgrasdebazas. L'idée est de populariser le hashtag sur les réseaux sociaux, afin d'inciter le plus grand nombre à acheter de la viande bazadaise.
Certaines personnalités se prêtent au jeu. Ainsi, l'astronaute Thomas Pesquet, qui doit retourner dans la Station spatiale internationale au printemps, emmènera dans ses valises une préparation du chef Thierry Marx à base de bœuf de Bazas.
La fête s'annonce donc très différente de ce que les Bazadais ont pu connaître par le passé. Mais elle doit, encore et toujours, servir à mettre en valeur les éleveurs et les bouchers, artisans d'un savoir-faire séculaire.
Et surtout, espèrent les organisateurs, elle restera une exception. "On espère bien que dès l'année prochaine, la fête redeviendra celle que nous avons toujours connue. Et pour ne rien vous cacher, nous sommes déjà en train de réfléchir aux festivités de 2023, qui marqueront la 740e édition de l'événement", sourit Olivier Boissavy.