Le tribunal correctionnel de Bordeaux a tranché : les salles de sport de la Gironde ne pourront pas rouvrir avant le 10 octobre. Plusieurs enseignes avaient demandé la suspension de l'arrêté préfectoral ordonnant leur fermeture.
Il s'y était préparé, mais accuse quand même le coup. Franck Laduche est propriétaire de six salles de fitness sur la métropole bordelaise. Il avait, aux côtés de plusieurs enseignes nationales et du syndicat professionnel France Active, demandé la suspension de l'arrêté préfectoral demandant la fermeture des salles de sport.
Une demande rejetée ce mercredi matin 30 septembre par le tribunal correctionnel de Bordeaux. "On s'y attendait, soupire Franck Laduche. Depuis le départ, il n'y a eu aucune concertation avec notre milieu professionnel avant de prendre la décision de fermer nos salles ".
Vendredi 25 septembre, à la suite des annonces du ministre de la Santé Olivier Véran, la préfète de la Gironde Fabienne Buccio prenait un arrêté qui ordonnait la fermeture des gymnases et des salles de sport.
Une décision incompréhensible pour les professionnels du milieu : "Il n'y a jamais eu de cluster avéré dans un centre de remise en forme, déplore Franck Laduche. Si c'était dangereux, s'il y avait un risque, nous serions les premiers à fermer nous-mêmes nos installations".
"Double peine"
La décision est d'autant plus difficile à entendre, que de nombreux investissements ont été réalisés. "On a eu le confinement, puis l'été, qui n'est pas une période où les gens vont en salle, rappelle Franck Laduche qui s'est rapproché des professionnels du département. " Tous les centres ont beaucoup dépensé pour assurer la sécurité des clients et préparer la reprise septembre. Nous avons même recruté du personnel pour désinfecter les locaux. Tout ça pour rien. C'est vraiment la double peine".C'est Maître Florent Verdier qui a plaidé la cause des professionnels lors de l'audience du mardi 29 septembre. "Le juge a renversé la charge de la preuve. C'est pourtant l'autorité qui prend la décision qui doit prouver la dangerosité. Or, l'Agence régionale de Santé a bien indiqué qu'il n'y avait pas de foyer épidémique constaté dans une salle de fitness", rappelle l'avocat.
Des actions en justice similaires sont en cours à Toulouse, Lyon, ou encore Paris. L'avocat n'exclut pas des suites judicaires à l'issue de ces référés, sans pour autant se faire d'illusion sur la suite. "Une fois que tout le monde aura rendu sa décision, le conseil d'Etat statuera, mais on ne se fait pas d'illusion : il ne va pas s'opposer aux décisions du gouvernement".
De leur côté, les patrons de salles girondins ont programmé une réunion ce vendredi, afin de mener un front soudé face aux requêtes de la préfecture.