L'avion doit-il avoir peur du train et de la Ligne à grande vitesse (LGV) qui mettra Bordeaux à 2h de Paris en juillet prochain ? Pour le patron d'Air France KLM, Jean-Marc Janaillac, la réponse est non. Il déclare : "Nous avons la volonté de nous battre".
Pour Jean-Marc Janaillac, PDG du groupe Air France KLM, une chose est sûre: pas question de plier face à la SNCF. En juillet prochain, le réseau ferroviaire mettra Bordeaux à seulement deux heures de Paris avec l'arrivée de la LGV. Une concurrence très sérieuse, qui pourrait bien rendre la liaison par l'air obsolète.
En effet, pourquoi s'embêter à se rendre à l'aéroport, perdre du temps à enregistrer ses bagages, passer les contrôles de la douane et autres contraintes liées au transport en avion, lorsqu'on peut arriver directement au coeur de la ville en train, en mettant le même temps ?
Pour Jean-Marc Janaillac, là n'est pas la question : "Nous avons des destinations comme Nantes, Montpellier et Lyon, qui montrent que même face à un TGV qui met deux heures pour relier la capitale, il y a également une place pour l'avion. C'est ce que nous voulons prouver à Bordeaux".
A #Bordeaux, le trafic #Hop #AirFrance progresse (+3,5% en 2015/+1.4% en 2016) malgré un contexte toujours plus concurrentiel. #20ansNavette
— Air France Newsroom (@AFnewsroom) 28 novembre 2016
Venu fêter les 20 ans de la Navette, le patron d'Air France a mis un point d'honneur à venir célébrer cet anniversaire à Bordeaux. Une présence qui n'a rien d'anodin : "On est venus justement à Bordeaux pour fêter les 20 ans de la Navette, alors que ce n'est pas sa première destination, pour montrer que nous avons la volonté de nous battre".
Jean-Marc Janaillac est sur le front, et il est venu avec des arguments choc :
On a refait le parcours du client, pour le rendre beaucoup plus fluide. Il faut à peu près 20 minutes entre l'arrivée au parking et la salle d'embarquement. Par ailleurs, on a développé, en terme commercial et marketing, des offres à partir de 39 euros, pour les clientèles jeunes et celles qui veulent voyager pas cher.
Le ton est donné et l'avertissement lancé à la SNCF : à Mérignac, la Navette reliant Paris à Bordeaux représente un million de passagers chaque année, sur un total de 5,6 millions de voyageurs. Et pas question de les céder au ferroviaire.
► REVOIR le reportage de Serge Guynier et Ludovic Cagnato :
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