En ce week-end consacré aux Journées Européennes du Patrimoine, la ville de Bordeaux entend célébrer des journées du patrimoine et du matrimoine. Une façon de s'intéresser à l'héritage féminin de l'histoire bordelaise.
L'idée est de mettre en valeur les femmes qui ont façonné le destin de Bordeaux. C'est pourquoi, la guide conférencière Julie Perez invite les Bordelais à un parcours à vélo dans le centre-ville pour évoquer ces femmes qui auraient dû être connues de tous. Elle a eu envie "de montrer que notre espace public et, de fait, notre histoire commune était majoritairement écrite et mise en scène par et pour des hommes".
C'est la municipalité qui a souhaité rebaptiser ces journées "du Patrimoine et du Matrimoine" en espérant que la formule fasse son chemin ailleurs aussi. Une visite qui est aussi l'occasion pour chacun d'échanger sur le manque de représentativité des femmes dans la vie publique.
Il s'agit pour Claudine Bichet, adjointe au maire de Bordeaux en charge de l'égalité entre les hommes et les femmes, de "remettre les femmes à leur juste place puisqu'elles contribuent à part égale à notre héritage, sauf qu'elles ont été "invisibilisées"". Pour elle, il y a toujours eu des femmes de talent, des peintres, des sculptrices, à l'image, par exemple, d'une Rosa Bonheur.
Rosa Bonheur fait bien sûr partie du récit de la visite, tout comme ces sorcières jugées au Palais Gallien. Ou encore une certaine Théresa Cabarrus, aussi connue sous le nom de Madame Tallien, dont on oublie complètement, selon la guide Julie Pérez "qu'elle a écrit et pris la parole publiquement à l'assemblée nationale pour soutenir deux causes "l'éducation des femmes et la capacité des femmes à avoir une autonomie financière".
Il faut dire qu'on connaît peu le parcours de cette dernière qui, à l'époque de la Terreur (1793) et fraîchement divorcée, fuyait Paris. Installée à Bordeaux, elle aurait permis d'éviter la guillotine à quelques Bordelais, en intercédant auprès de son nouvel époux Tallien...
C'est l'un des quelques noms de femmes dont on pourrait légitimement redonner une visibilité dans les récits historiques et qui sont évoqués le temps d'une balade à vélo. Encore ce dimanche 18 septembre de 13 h à 18 heures.