A la cour d’assises de Bordeaux, le gourou "Zeus" nie tout viol ou abus de faiblesse au sein de sa communauté

Après avoir été renvoyé une première fois en septembre 2021, le procès de "Zeus", gourou présumé de Gujan-Mestras, s’est ouvert ce lundi. Face aux deux plaignantes présentes, l’octogénaire conteste les faits qui lui sont reprochés.

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C’est un homme âgé, en fauteuil roulant, qui a fait son entrée ce lundi à la cour d’assise de Bordeaux. Pourtant, même s’il comparaît libre, Claude Alonso est poursuivi pour cinq cas d’abus de faiblesse et trois viols, dont celui de sa fille.

Âgé de 81 ans, celui qui se présente comme architecte, sans parvenir toutefois à le prouver à la cour, est accusé d’avoir attiré des femmes, souvent isolées ou fragiles, dans une secte. Le gourou présumé les aurait placées sous son emprise, avant de les transformer en esclaves ménagères et sexuelles. Des faits qu’il réfute selon son avocat, maître Georges Parastatis :

Il conteste toutes les accusations qui sont portées contre lui. Ses deux prétendues victimes disent que ça serait une secte, dans le cadre de laquelle des viols seraient commis. Or, toutes les femmes qui ont été interrogées - et dont les parties civiles disent qu’elles seraient victimes - disent qu’elles n’ont jamais été violées, qu’elles étaient consentantes pour avoir des relations sexuelles.

Georges Parastatis, avocat de Claude Alonso

A la barre, Claude Alonso s’est d’ailleurs emporté contre le président, se frappant même le crâne avec le micro, sous le regard impassible des deux plaignantes qui se sont constituées parties civiles : sa fille et l’une des femmes qui vivaient à ses côtés à Gujan-Mestras.

Emprise et mise en scène à sa gloire

Installé dans la commune à partir des années 2000, après avoir un temps séjourné à Libourne, l’octogénaire faisait évoluer sa communauté dans une mise en scène des dieux de l’Olympe. Lui-même se faisait appeler "Zeus", le roi des dieux dans la mythologie grecque.

Dans la bâtisse, une mezzanine était aménagée à sa gloire, meublée d’un trône autour duquel étaient installées par exemple une reproduction de l’épée légendaire d’Excalibur, un sceptre et une boule de cristal. C’est dans cette pièce qu’il faisait notamment boire aux femmes qui vivaient à ses côtés – toutes renommées selon des déesses grecques – un mélange d’alcool et d’anxiolytiques.

On a le sentiment que le seul but était d’assouvir ses fantasmes sexuels. Il y avait des rituels chaque soir dans ce qu’il appelait le temple, où des femmes étaient assises au sol à ses pieds, nues. Ca débouchait sur des actes sexuels à répétition avec les personnes qu’il avait choisies pour la soirée.

Joël Frugier, avocat des parties civiles

Un premier témoignage en 2013

En 2013, l’une de ces femmes contacte la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et dénonce des viols. Après deux ans d’enquête, Claude Alonso est arrêté. Il fera deux ans d’emprisonnement préventif avant d’être libéré pour raisons de santé.

Son procès devait initialement se tenir en septembre 2021, mais il avait été renvoyé. L’octogénaire était immobilisé après une opération du genou.

Un an plus tard, la justice a demandé une expertise médicale pour s’assurer de sa présence pendant toute la semaine que doit durer le procès. Le verdict est attendu ce vendredi 23 septembre, Claude Alonso encourt jusqu’à vingt ans de prison. 

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