Accident mortel à Saint-Genès (Bordeaux) : le conducteur avait consommé du protoxyde d'azote ou gaz hilarant

Un adolescent de 17 ans est décédé dans la nuit du mercredi au jeudi 24 septembre à Bordeaux. C'était le passager d'un véhicule dont le conducteur avait consommé du protoxyde d'azote, ou gaz hilarant, selon la mairie de Bordeaux, qui souhaite interdire la vente de ce produit aux mineurs. 

À 1h45, dans la nuit du mercredi au jeudi 24 septembre, un conducteur âgé de 31 ans a perdu le contrôle de son véhicule sur les boulevards de Bordeaux.

Sa voiture a percuté un mur du tunnel du boulevard Antoine Gauthier au niveau de la barrière St-Genès.  
 
Le passager du véhicule, un jeune homme de 17 ans, n'a pas survécu au choc. Le conducteur, quant à lui, a était hospitalisé dans un état grave. 

D'après la mairie de Bordeaux, qui réagit par communiqué, le conducteur avait consommé du protoxyde d'azote avant le drame. 
 

On ne devrait pas mourir quand on a 17 ans. Et surtout pas comme ça. Cela renforce ma détermination à lutter contre la consommation de protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant.

Communiqué de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux


La police a lancé un appel à témoin afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident. 
 

Une drogue en vente libre 

Depuis plusieurs mois, la consommation de protoxyde d'azote, ou gaz hilarant, est en forte hausse en France. 

C'est aussi le cas à Bordeaux, comme chacun peut le constater à la vue des nombreuses cartouches vides sur les trottoirs. 

Ce produit euphorisant, détourné de son usage, est vendu librement et peu cher dans les cartouches de gaz destiné aux siphons à chantilly.

En décembre, le Sénat a adopté une proposition de loi pour interdire la vente de protoxyde aux mineurs, mais le texte n'a pas encore été examiné par l'Assemblée nationale. 

D'après drogues-info-service, le gaz hilarant, qui provoque un effet euphorisant de quelques secondes, peut avoir de graves conséquences en privant le cerveau d'oxygène, jusqu'à entraîner la mort. Son usage régulier peut entraîner une addiction et des troubles neurologiques et/ou psychiques graves. 
   

Vers une réglementation à Bordeaux

À Bordeaux, un projet d'arrêté pour interdire la vente de ce produit stupéfiant aux mineurs, mais aussi la consommation sur la voie publique a été transmis à la préfecture le 8 septembre dernier. Il n'a pas encore été entériné par les services de l'Etat. 

"C'est un sujet qui nous préoccupe depuis notre prise de fonction en juillet. Nous avons aussi préparé une campagne de communication, avec des affichages aux abords des établissements scolaires", souligne Amine Smihi, maire adjoint en charge de la sécurité.
 

"Pendant le confinement, l'accès aux produits stupéfiants était plus difficile, il y a pu avoir un transfert vers le protoxyde d'azote, très accessible". 

Amine Smihi, adjoint à sécurité à Bordeaux

Outre les supermarchés et vendeurs au détail, les commerces de gros seront aussi soumis à cette interdiction de vente aux mineurs. "L'objectif de l'interdiction, c'est de sensibiliser les vendeurs, mais également de rehausser le niveau de vigilance collective à la communauté éducative, aux parents, etc." précise Amine Smihi. 
 

Violences, malaises respiratoires, et brûlures de froid 


L'élu souligne que la consommation de protoxyde d'azote a souvent été relevée lors de la vague de violences commises à l'arme blanche durant l'été à Bordeaux.

"Il y a aussi un risque sanitaire très important, comme nous l'avons constaté ces derniers mois à Bordeaux, avec des chutes et traumatismes crâniens suite à la consommation de protoxyde, des malaises respiratoires, et de graves brûlures de froid, au visage et aux doigts", énumère Amine Smihi. 

Plusieurs villes ont déjà adopté des arrêtés d'interdiction de la vente de protoxyde aux mineurs, comme à Cannes et Mulhouse

 
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