Dans la nuit du 11 au 12 janvier 2018, l'homme d'affaires bordelais et son épouse étaient menacés, séquestrés et ligotés à leur domicile à Bordeaux. Le procès des six agresseurs présumés s'est tenu du 27 au 30 avril devant le tribunal de Bordeaux. Le verdict est conforme au réquisitoire.
Le parquet avait requis six et quatre ans de prison à l’encontre des agresseurs présumés de l’homme d’affaires et de leur complice. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a suivi le réquisitoire dans son délibéré ce vendredi 30 avril. Cinq ans de prison ferme pour les agresseurs et 30 mois d'emprisonnement pour le complice.
"Nous sommes satisfaits"
Maître Blazy, l'avocat de Bernard Magrez s'est dit "satisfait" à l'énoncé du verdict "qui est conforme" à ce que son client attendait."Mon client est satisfait et soulagé aussi car il attendait une condamnation. On a eu des éclairages sur les faits, mais le commanditaire reste inconnu", a précisé l'avocat du milliardaire bordelais.
Cinq hommes, âgés de 29 à 46 ans, étaient poursuivis pour vol, en bande organisée, avec arme, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire. Le sixième, âgé de 48 ans, qui faisait le guet à l'extérieur de la maison, était lui poursuivi, pour complicité. Le sixième homme a été relaxé pour complicité, mais condamné à 30 mois de prison ferme pour vol.
Après trois jours de débats intenses devant la première chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bordeaux, les six prévenus mis en cause dans l’agression n’ont cessé de contester leur participation aux faits commis dans la nuit du 12 janvier 2018.
"Le dossier du mensonge et la loi du silence"
Les cinq hommes, âgés de 29 à 46 ans dont trois frères vivant en région parisienne, ont toujours nié, pendant l'instruction et à l'audience, avoir séquestré, menacé et volé à leur domicile Mme et M. Magrez, aujourd'hui âgé de 85 ans, propriétaire de 47 domaines viticoles dans le monde dont quatre grands crus bordelais.
Une longue enquête, notamment sur l'analyse des données téléphoniques des participants présumés, a conduit aux arrestations courant 2019. "Ce dossier, c'est le dossier du mensonge et la loi du silence", a lancé le procureur Olivier Bonithon, "qui ne serait rien sans le travail important des enquêteurs". Tous les prévenus "mentent effrontément, mais il y a des preuves dans ce dossier, des indices concordants", a-t-il ajouté, évoquant de la part des prévenus "un repérage précis, une organisation, une assistance".
Le sixième prévenu, âgé de 48 ans, ancien beau-frère de la fratrie et habitant la banlieue de Bordeaux, poursuivi pour complicité, a par ailleurs accusé ses proches d'avoir mené l'agression.