Lancée le 25 octobre, la grève des personnels soignants et administratifs de la clinique du Tondu se poursuit. Tous réclament une hausse de 200 euros nets par mois et des embauches. Déterminés à tenir, ils lancent une cagnotte en ligne.
"Salaires de misère, soignants en colère !" crie une poignée de grévistes installée sur le rond-point qui fait face à l'Arkena Aréna de Floirac. Leur établissement, la clinique du Tondu, est implanté un peu plus loin, à une centaine de mètres.
Tous à bout
Ils demandent aux automobilistes de klaxonner en signe de soutien alors que les négociations sont au point mort avec la direction.
"On en est au dixième jour de grève et moralement c'est très très compliqué. C'est très très important de se sentir soutenu". Vincent Léger est magasinier à la clinique et réclame comme tous une revalorisation de son salaire. 200 euros nets minimum par mois. Une somme que refuse de donner la direction. Mais pas question de céder.
"On est très très déterminés" assure Marie Barthomeuf, infirmière. "On sent vraiment une unité et c'est la première fois au sein de la clinique". "On est vraiment tous à bout" renchérit sa collègue Claire Burzynski. "On veut une reconnaissance salariale et une amélioration de nos conditions de travail. On veut arriver au bout de nos revendications".
Une cagnotte pour tenir
Pour tenir sur la longueur, les grévistes ont décidé d'ouvrir une cagnotte en ligne.
"Chaque soignant en grève perd l'ensemble de ses primes (prime d'assiduité, prime de technicité) même pour une seule journée de grève... après trois jours, c'est l'équivalent d'une semaine de salaire en moins...Aidez-nous à nous faire entendre s'il vous plaît" est-il indiqué sur le site où l'on peut voir que 1720 euros ont été récoltés en ce dixième jour d'action.
Sur le terrain, Vincent Léger, le magasinier, se permet aussi de tendre une urne en carton aux automobilistes qui veulent bien s'arrêter. "Pour nous aider à poursuivre notre grève contre la direction qui n'entend rien" explique t-il. Un conducteur accepter de glisser un billet de dix euros.
"Je discutais avec une infirmière, je pensais qu'ils étaient mieux payés dans le privé. Et elle m'a dit non, on est entre 200 et 400 euros en dessous du public" dit-il. "C'est scandaleux, tout est basé sur l'économie, faire des profits, des bénéfices sur la santé. C'est inouï".
Salaires trop bas, charges de travail trop lourdes
Les salaires de ces agents grévistes oscillent entre le smic pour les ASH (agents des services hospitaliers) et 1700 euros par mois pour les infirmières.
"A force de tirer sur la corde, les uns et les autres, on n'en peut plus. Et on ne peut plus vivre avec ces salaires, on n'y arrive pas avec l'inflation. On nous demande toujours de faire plus avec moins" dénonce Cathy Forment, déléguée CGT. "Il manque des effectifs, on est parfois obligé de faire le travail de deux personnes. Des infirmières se retrouvent seules avec 30 patients, vous imaginez s'il y a une urgence ?" interpelle Khadija Hazzit, aide-soignante. "Nos salaires sont misérables par rapport à notre charge de travail et nos responsabilités" renchérit Marie Barthomeuf.
La direction assure pour sa part prôner "le dialogue social". "Des échanges réguliers et des réunions quasi quotidiennes ont lieu entre la Direction et les personnels en grève" écrit-elle dans un communiqué.
Elle dit avoir fait des propositions en déployant "les moyens possibles à son niveau pour créer les conditions favorables à une sortie de crise dans les meilleurs délais".
Propositions insuffisantes pour le personnel. Depuis le début du mouvement, près de quatre cents opérations ont dû être reportées.