Porté par une législation de plus en plus sensible aux enjeux environnementaux, le marché de l'anti gaspillage ne cesse de se développer année après année. Rencontre avec les acteurs de cette économie en plein essor.

Dans la rue Louis Blériot à Bègles, dans la métropole bordelaise, le va-et-vient des camions poubelles est quotidien. Ils se rendent vers l'usine d'incinération située en bord de Garonne, créée en 1998. L'activité est chargée : les 792 000 habitants de l'agglomération jettent chaque année 226 000 tonnes de déchets ménagers. Une grande partie de ces déchets est issue du gaspillage alimentaire.

Valoriser les déchets ménagers

Comment limiter ce gaspillage ? C'est le défi que s'est lancé l'entreprise sociale et solidaire Les Détritivores. Basée quai des Queyries à Bordeaux, elle s'est donné pour objectif de collecter les déchets ménagers, et de les valoriser.
Laurent Scottet, assistant de direction pour le restaurant Le Santosha, fait appel aux services de l'entreprise. Il remplit quotidiennement deux bacs de 30 litres, récupérés par un employé qui circule à vélo.
"On voulait viser le zéro déchet. On est quand même un restaurant avec un gros débit, on s'est dit qu'il fallait vraiment commencer. Si tous les restaurants de Bordeaux faisaient la même chose, ca serait pas mal", avance le restaurateur.

Huit emplois créés

Les déchets du restaurant sont emmenés et utilisés pour le compost. Au-delà des restaurateurs, des bureaux, des écoles, et même des particuliers font appel aux services des Détritivores. Ainsi, parfois, la collecte se fait directement dans la cour d'un immeuble, ou un bac reste à disposition des habitants de l'immeuble. 
Les déchets collectés sont ensuite pesés et compostés. Le service de compostage est facturé entre 18 et 42 euros le bac.

Chaque mois, 50 tonnes de déchets sont ainsi récupérés et valorisés. L'activité a permis de créer 8 emplois pour des personnes handicapées. "Lorsque nous avons créé l'association les Détritivores, nous avions pour objectif de répondre à un besoin non satisfait, explique Frédéric Petit, fondateur de l'entreprise. 
Nous avons décidé avec ce support-là, de créer de l'emploi. C'est la culture de nos organisations : favoriser l'emploi pour des personnes en difficultés sociales et professionnelles".

Une économie florissante

L'entreprise sociale a effectué 240 000 euros de chiffres d'affaires en 2019. Car l'économie de l'anti gaspillage ne cesse de croître. L'entreprise Geev tire aussi son épingle du jeu. Le site permet les dons d'objets et de nourriture entre particuliers dans toute la France. Chacun peut, en quelques clics, entrer en contact avec des personnes autour de soi qui ont des choses à donner.
"En général, les gens donnent des produits non consommés. On retrouve vraiment ce qu'on peut retrouver dans le frigo ou les placards d'un Français lambda", explique Hakim Baka, le fondateur de GEEV. 


Ces dons ont été multipliés par deux depuis le confinement. Anne Laure Meslin est devenue une utilisatrice assidue de la plateforme. "Je donne des sucres en sachets individuels, des sachets de thé, des capsules de café, énumère-t-elle. Ce sont des choses que j'ai récoltées après des réunions sur ces deux ou trois dernières semaines. Moi je ne consomme pas ces produits-là à la maison, et quand j'en ai une quantité suffisante, je les propose sur le site".

Voir le reportage de France 3 Aquitaine
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