Quel avenir pour le village des Antiquaires qui accueille 30 000 visiteurs par an? On vient de loin pour y déambuler. Mais le lieu doit être vendu. Les occupants antiquaires croisent les doigts pour que ce lieu emblématique du quartier des Chartrons à Bordeaux, ne change pas d’activité.
Le succès ne se dément pas. Le Village Notre Dame, installée dans la rue du même nom est la première galerie d’antiquités d’Aquitaine. Une référence que l’on trouve dans toutes les revues et les guides sur Bordeaux. Car on vient de loin, la moitié des visiteurs sont des étrangers.
Mais voilà, pour combien de temps ? Le créateur de cet espace unique de 1500 m2 est décédé il y a un an. Son frère et sa soeur, héritiers, doivent vendre le lieu. Pour quelle destination ? Le promoteur qui tient la corde aurait pris l’engagement de maintenir les antiquaires et l’activité en l’état.
Vincent Onchalo, antiquaire sur le site et président de l’association des antiquaires, est confiant et vigilant pour la suite :
Il y a un possible repreneur qui serait en lice et qui serait engagé à perpétuer l’antiquité au village Notre Dame. Mais tout ça ce sont des paroles, des promesses et nous espérons vivement qu’elle seront tenues.
Le simple promeneur ou l’acheteur y trouve de tout, des pièces du XVIIème au XXème siècle et dans des spécialités aussi variées que le mobilier, les tableaux, le design du XXème siècle, les objets d’Art, les tapis, l’Art Contemporain, les bijoux, l’argenterie et les luminaires. De quoi chiner.
Le village et ses 35 antiquaires, trois vendeurs en permanence sur place, réalise un chiffre d’affaires conséquent. " Il est en très bonne santé économiquement." assure Vincent Onchalo.
Une présence emblématique depuis 37 ans, quand le lieu anciennement une imprimerie, est devenu ce village atypique. Il irrigue aussi toute une activité dans le quartier qui s’est bâti une image autour de la chine. au coeur des Chartrons, non loin de la Garonne. La moitié des 30 000 visiteurs annuels sont des étrangers.
Il sont ébahis quand ils découvrent les objets, le lieu ici. Pas juste une utopie, un rêve, c’est un lieu de commerce avec une clientèle particulière.
Les professionnels peuvent compter sur le soutien du quartier, des commerçants car ils le témoignent, notamment les nouveaux installés dans les métiers de bouche : "On chez vous, vous drainez une clientèle pour nous intéressantes", comprenez qui consomme aussi.
Soutien aussi de la mairie qui dispose là d’un lieu typique inscrit dans tous les bons guides touristiques et professionnels.
C’est un secteur sauvegardé, la mairie est particulièrement vigilante à notre activité et au risque d'un changement de destination.
On est dans le deuxième plus gros marchés d’antiquité en France après celui présent dans le Sud est de la France."
Donc, les antiquaires attendent la suite avec impatience. Pour l’heure, leur bail commercial les préserve : " Nous sommes sereins car nous sommes titulaires de baux 3/6/9 très protecteurs pour les titulaires et donc la destination devra rester la même." Mais la vigilance reste de mise pour éviter toute bataille juridique longue, car ce site exceptionnel vendu plusieurs millions attire la convoitise.