A Bordeaux, des étudiants se plaignent du froid dans leur résidence, alors que les températures diminuent progressivement. De son côté, le Crous assure avoir fait le nécessaire.
Environ 16 degrés, et près de 70% d’humidité à l’intérieur. C’est vêtue dans un pull épais et emmitouflée dans un plaid que Marie* passe le plus clair de son temps lorsqu’elle est dans son appartement.
Arrivée à Bordeaux en septembre, cette étudiante en master de communication loge dans un studio à la résidence universitaire Pierre et Marie Curie de Talence, récemment rénovée. Pourtant, elle ne se sent pas en confort chez elle : “Cela a commencé mi-octobre. Je n’ai pas envoyé de mail tout de suite, parce que je me suis dit qu’ils finiraient bien par allumer le chauffage un jour. C’est là qu’on a reçu une réponse globale, destinée à tous ceux qui faisaient des demandes par rapport au chauffage qui ne fonctionnait pas. Je ne suis pas seule dans ce cas.”
"Rajoutez un pull !"
Dans un mail, le Crous répond aux plaintes des étudiants par cette phrase : “Rajoutez un pull !”. De quoi provoquer leur colère. “J’étais énervée, c’est complètement inacceptable, insiste Marie. Quand n’importe quelle autre personne entre dans son logement, jamais son propriétaire ne va lui dire de mettre un pull parce qu’il fait trop froid. Ça ne devrait pas marcher comme ça.”
Contacté, le Crous, qui interdit les radiateurs d’appoint pour raisons de sécurité, assure dans un texto que le chauffage a été allumé dans toutes les résidences entre le 18 et le 22 octobre, pour maintenir une température moyenne de 20,5 degrés. “Des interventions pour maintenance sont parfois nécessaires. Les équipes du Crous et celles de la société de sous-traitance sont à pied d’œuvre pour les réaliser le plus rapidement possible”, indique seulement le service public étudiant.
Pour Marie, le compte n’y est pas. “Le radiateur n’a jamais été chaud. Il est toujours froid, tiède au mieux. Même allumé, il ne sert à rien. Je me souviens d’un soir où j’ai carrément dormi en sweat avec des grosses chaussettes, ma couette et deux plaids, et c’était toujours insuffisant. C’est hallucinant de payer 150 € de charges pour ça.”
Même constat dans la résidence privée Les Belles Années Bord’Oh, dans le quartier Bastide, où vit Raoul depuis un mois. “Déjà en emménageant, je trouvais qu’il faisait frais, raconte cet étudiant en hôtellerie de 20 ans. Le gérant m’a dit que le chauffage se mettrait en route en se basant sur la température extérieure. Depuis, ça n’a pas changé, alors qu’il fait de plus en plus froid la nuit et même la journée.”
Seule solution pour lui, dans son studio de 20 mètres carrés : “Je suis parfois obligé de mettre le radiateur de la salle de bains à 26 degrés en laissant ouvert pour chauffer la pièce principale. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus efficace, et je n’ai pas non plus envie de le laisser tourner toute la nuit pour avoir une température convenable dans la chambre.”
En attendant une réponse, tout comme les autres résidents concernés, Raoul prend son mal en patience et se couvre à l'intérieur. De son côté, Marie espère une réaction du Crous. “Ce serait bien qu’ils fassent enfin “tout pour les étudiants”, comme leur agent nous l'a fièrement dit lors de la remise des clés. Pour le moment, ce n’est absolument pas le cas. Chaque fois qu’on signale un problème, on reste sans réponse, ou ça prend des semaines avant d’être réglé. Ce n’est pas normal de laisser les étudiants dans la galère.”
*Marie est un prénom d'emprunt.