Une semaine après leur dernière mobilisation, les chauffeurs VTC protestent à nouveau contre la hausse du prix des carburants, et en profitent pour élargir leurs revendications.
Les chauffeurs VTC n'ont pas fini de crier leur mécontentement. Après les quais puis les allées de Tourny la semaine dernière, la mobilisation se poursuit ce mercredi 6 avril, à l'appel de l'Intersyndicale Nationale VTC (INV).
Près d'une centaine de professionnels se sont réunis aux environs de 7 heures sur le parking du Carrefour de Lormont. Ils se sont ensuite engagés sur la rocade via le pont d'Aquitaine, en prenant soin de ne pas dépasser les 30 km/h à l'heure de pointe. A 8 h 30, la circulation était encore fortement ralentie sur la rocade entre Lormont et Mérignac.
Par le biais de cette opération escargot, les chauffeurs VTC espèrent faire entendre leur colère face à la hausse du coût des carburants qui paralyse leur activité. "Nous demandons la détaxe des carburants, au même titre que les routiers professionnels, les taxis et les pêcheurs qui ont accès à cette baisse de la TICPE", annonce Hicham Abarkan, membre de l'intersyndicale. Mais au-delà des prix à la pompe, d'autres revendications émergent.
L'aéroport et la gare dans le viseur
Ce mercredi, les chauffeurs VTC passent également par l'aéroport de Mérignac et la gare Saint-Jean, afin de réclamer des emplacements de dépose et de prise de passagers, réservés aux taxis. "Nous ne pouvons pas déposer ou récupérer nos clients dans de bonnes conditions, nous sommes obligés de le faire à la volée au risque de se faire verbaliser, regrette Hicham Abarkan. Nous voulons simplement être considérés comme une activité professionnelle de transports."
Peu avant 10 heures, le cortège arrive à la gare Saint-Jean / Vidéo Mathilde Rezki
Des revendications illégitimes, selon les chauffeurs de taxi. "Qu'ils réclament un remboursement partiel de la TICPE ou une baisse du prix du carburant, c'est justifié comme pour toutes les professions du transport, admet Eric Rouliere-Laumonnier, vice-président du syndicat des taxis de la métropole et de la Gironde. Mais réclamer des places à l'aéroport ou à la gare, ce n'est pas possible. Quand le VTC finit sa course, il doit retourner à sa base qui est son domicile, c'est la loi. Ils n'ont pas le droit de faire des maraudes électroniques, en se positionnant comme ils le font déjà devant des hôtels par exemple."
Si un accord est en passe d'être trouvé concernant l'aéroport, un point de blocage subsiste autour la gare. Il sera l'objet de discussions à la mairie de Bordeaux, où les chauffeurs VTC doivent rencontrer dans la journée la direction des usages de l'espace public. En attendant, ils se sont rassemblés place de la Bourse.
Enfin, ils en profitent pour faire valoir leur souhait d'une limitation du nombre de professionnels, via un numerus clausus. "Nous sommes 1800 à Bordeaux, c'est énorme et c'est une activité très précaire, rappelle Hicham Abarkan. Ceux qui rentrent dans le métier se rendent compte que ce n'est pas rentable et que le secteur est bouché." Pour les chauffeurs VTC, le chemin vers la reconnaissance est encore long.