Une équipe de biologistes bordelais vient d'obtenir des financements pour poursuivre ses recherches dans le développement d'un traitement qui utilise la technologie des nanoparticules. Il s'agit de lutter contre le glioblastome, une tumeur cérébrale très agressive.
Les recherches débutent seulement mais le traitement s'annonce prometteur. Elles sont menées par des chimistes bordelais du laboratoire de chimie des polymères de l’Institut national polytechnique de Bordeaux, qui viennent d’obtenir les financements de la Fondation pour la recherche médicale (FRM).
Le glioblastome
A cancer particulier, traitement particulier. C'est l'espoir de cette recherche. Car le glioblastome est l'une des tumeurs cérébrales les plus agressives. Il touche environ 2 000 personnes en France chaque année, dont près de 200 à Bordeaux.
Pour l'heure, aucun traitement efficace n'existe. Avant ces nouvelles recherches, aucune avancée majeure n'a été faite depuis 2005. Malheureusement, c'est un cancer dit "de mauvais pronostic", puisque l'espérance de vie des patients atteints est en moyenne de 18 mois.
Infiniment petit
L'idée des chercheurs bordelais est d'utiliser la technologie des nanoparticules, des molécules infiniment petites qui renforceraient l'action de la radio ou de la chimiothérapie. Leur petitesse leur permettrait de porter le traitement vers les cellules qui en ont besoin. Ces chimistes disent créer une structure qui va imiter le comportement des protéines naturellement présentes dans la peau.
Sur cette structure porteuse, ils associent une substance chimique qui, une fois activée par les rayons X de la radiothérapie, pourrait détruire plus de cellules tumorales qu'on est en capacité de le faire aujourd'hui, grâce à la chirurgie ou aux thérapies.
Un traitement post opératoire
Le traitement serait alors utilisé après une chirurgie pour retirer la tumeur. Un gel de nanoparticules fluorescent serait utilisé autour de la surface opérée, pour traquer les cellules tumorales restantes et les détruire.
Sébastien Lecommandoux, est le coordinateur du projet et directeur du laboratoire polymères de Bordeaux. "Le but, c'est de pouvoir continuer à détruire les cellules tumorales que le chirurgien n'aurait pas complètement enlevées. Ce qu'on veut, c'est être capable d'attraper ces cellules tumorales et d'aller les dégrader après la chirurgie".
Mais il faut parler encore au conditionnel car la prudence s'impose. Les recherches se poursuivent sur la souris, avant de tester ce traitement sur l'homme, car il ne faudrait pas qu'il soit nocif pour le cerveau humain. Le premier essai clinique pourrait se faire dans un délai de 5 à 10 ans.
Regardez le reportage d'Eva Huin et Jean-François Géa.