A trois mois des municipales, le conseiller municipal à Bordeaux depuis 2006 a décidé de "refermer le chapitre politique de [sa] vie ". Matthieu Rouveyre s'en explique dans un très long message, posté hier, vendredi 6 décembre en fin de soirée sur les réseaux sociaux.
Pourquoi maintenant ? Matthieu Rouveyre anticipe les commentaires et s'interroge, dès le début de son texte, sur l'opportunité du moment choisi.
Mais au prétexte souvent avancé "il n'y a personne pour me remplacer", Matthieu Rouyvere oppose un manque d'implication dans "la formation de celles et ceux qui pourraient se présenter au suffrage des électeurs".Plus l'échéance électorale approche, moins c'est le moment de s'arrêter.
Quand faut-il s'arrêter? Pourquoi ? Ces deux questions reviennent deux fois dans son post. Lui, l'élu d'opposition à la mairie de Bordeaux depuis treize ans avoue se l'être posée un peu plus "Il y a maintenant plusieurs mois".
En lançant "Bordeaux Maintenant", il avait accepté de s'engager dans la campagne, conscient de "la mesure de tout ce qui devait être entrepris" et sûr de pouvoir compter sur "l'inébranlable détermination de celles et ceux qui [les] rejoignaient" .Pourquoi s’arrêter alors que l’avenir politique était potentiellement radieux et que, quand même, qui connaît mieux ces dossiers que moi ? Cet excès de vanité m’a quelque peu effrayé. C’est à ce moment là, je crois, que j’ai pris ma décision.
Des femmes et des hommes, précise l'élu, issus de la société civile qui ont su créer une dynamique. Mais, malgré leur investissement et leur solidarité, ils se sont heurtés " à des discussions difficiles avec les partis traditionnels et en ont essuyé les plâtres".
Jusqu'au divorce le 5 décembre : "Bordeaux Maintenant largue Pierre Hurmic dans sa course à la mairie de Bordeaux" titrait Rue 89. Dans un communiqué, le collectif, estimait que "si l’enjeu écologique doit guider l'ensemble des politiques publiques, cette seule réponse ne suffira pas à régler les problèmes immédiats auxquels font face les habitants".
Est-ce ce qui précipite la décision de Matthieu Rouveyre de se retirer de la vie politique ?
Dans son post, il reprend longuement le communiqué et la liste des problèmes égrènés : la précarité, l'insertion professionnelle, la mobilité, le logement. Matthieu Rouveyre exprime son "immense gratitude" aux membres de Bordeaux Maintenant.
Il précise qu'il ira au bout de ses mandats de conseiller municipal et de Vice-président du Conseil départemental chargé de la Citoyenneté, de la relation avec les usagers, de la communication et des accès numériques. Mais fait le choix d'arrêter, de refermer le chapitre politique de sa vie. Il conclut
" je m’arrête car j’ai l’intention d’aller apprendre de nouvelles choses. Je prépare notamment un tour du monde de quelques années en tant que nomade digital. Il est probable que je revienne vous en parler."
le Point consacrait un article à "l'homme qui fait craquer Alain Juppé" le 15 décembre 2016. L'hebdommadaire dressait le portrait d"un sniper controversé". Face au maire de Bordeaux, ancien premier ministre, le quadra travaillait ses dossiers.
Il s'est illustré dans son long combat contre le contrat de partenariat public-privé pour le Grand stade. Il épluchait les comptes de la ville et dénonçait un budget insincère en juillet 2016 C'est lui encore qui a lancé l'observatoire Airbnb. Militant LGBT, il s'était prononcé en faveur des mariages homosexuels.
Il voulait être "un artisan acharné de la réunion des gauches à Bordeaux" pour les municipales de 2020 confiait-il à 20 Minutes. Il n'aura pas réussi à célébrer ce mariage.