Au centre hospitalier Pellegrin à Bordeaux, un service est dédié à l'exploration du système nerveux, et notamment aux traitement du syndrome de Gilles de la Tourette. De la thérapie comportementale à la chirurgie, tout est mis en place pour accompagner les jeunes patients.
Sébastien est atteint du syndrôme Gilles de la Tourette. Ce jeune Palois se rend en consultation dans le service des explorations fonctionnelles du système nerveux de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux. Dans la salle d'attente, il se lève, glisse au sol, ne semble pas parvenir à contrôler ses mouvements et s'en excuse après des autres patients.Quelques instants plus tard, lors de la consultation, il saute, et rebondit très fort sur sa chaise, au point de la casser.
Opération chirurgicale
Les troubles de comportement dont souffre Sébastien ont atteint une forme sévère. Les médecins du CHU, envisagent, dans son cas, une chirurgie. Une pile qui enverrait des signaux électriques aux neurones du cerveau afin de stimuler les connexions qui dysfonctionnent."Elle apporte le plus souvent une amélioration très significative de la symptomatologie. On n'a pas une efficacité à 100%, mais c'est un outil qui permet de faire des progrès thérapeutiques significatifs", explique le professeur Pierre Burbaud, chef du service des explorations fonctionnelles du système nerveux de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux.
Les premiers symptômes dès l'enfance
Pour la grande majorité de patients, les tics apparaissent vers 5-6 ans, toujours avant 18 ans, et touchent trois garçons pour une fille. Clignements des yeux exagérés, grimaces, petits bruits… le plus souvent, ces tics disparaissent à l'adolescence."Et puis parfois chez un certain nombre de patients le tableau clinique va se complexifier, avec des comportements très étranges. Ceux-là en général perdurent à l'âge adulte", poursuit le professeur Pierre Burbaud.
Thérapie comportementale
Dans son service, les patients apprennent à instaurer des méthodes de contrôle avec des séances de thérapie comportementale. Le plus souvent ces séances, associées à un traitement médicamenteux suffisent. La chirurgie est quand même réservée au cas les plus sévères.Alexia, 15 ans, a commencé à avoir des tics en classe de CM2." J'ai accepté ma maladie, explique-elle. Avec de la médiation et de la concentration, mes tics ne reviennent plus du tout. Je fais aussi de la musique, qui demande beaucoup de concertation, et ça m'aide".
"Les tics sont majorés dans certaines situations, des émotions positives, des émotions négatives, du stress, de la fatigue… Ce ne sont pas des événements qui vont déclencher les tics, mais ceux-ci peuvent s'aggraver dans certaines situations ou certains environnements", explique Charlotte Granero, psychologue et spécialiste du syndrôme Gilles de la Tourette à l'hôpital Pellegrin.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine