Cadillac n'est pas la ville des fous dangereux. La bastide girondine de l'entre-deux-mers et l'hôpital psychiatrique proposent un week-end culturel et festif pour tordre le cou aux préjugés. Et faire découvrir des lieux chargés d'histoire, à travers des spectacles, des expositions et des visites.
L'hôpital psychiatrique de Cadillac s'est installé dans les murs d'un vieil hospice du 11e siècle, où l'on recueillait et soignait, à l'époque, les pauvres et les infirmes.
Les premiers malades mentaux y sont amenés quelques 700 ans plus tard, au 18e siècle. En 1838, une nouvelle règlementation le transforme officiellement en asile. Il faudra attendre 1937 pour que le terme asile soit remplacé par hôpital pscychiatrique.
Que de chemin parcouru depuis ces temps où les malades mentaux étaient considérés comme des possédés qu'il fallait exorciser. Rares étaient ceux qui ressortaient vivant d'un internement où ils étaient parfois enchaînés et soignés suivant des méthodes barbares.
On peut encore voir quelques cellules de cette époque révolue à Cadillac.
Cette lourde histoire lie intimement la cité girondine à son hôpital. Quatre siècles célébrés ce week-end avec notamment une déambulation nocturne dans l'ancien "cimetière des fous" où des centaines de patients ont été enterrés.
L'anniversaire permet également de mettre en avant la structure actuelle et ses 12 000 patients, dont la plupart vivent en autonomie, à l'extérieur de l'établissement. Une exposition de portraits de certains d'entre eux a été accrochée dans la ville, des hommes et des femmes stabilisés, loin d'être de dangereux citoyens.
"S'ils n'étaient pas là, ils nous manqueraient" avoue l'ancien maire, Hervé de Gabory, qui ajoute que "parfois même ils sont les plus raisonnables d'entre nous".
Ces trois jours de festivités dans la ville et dans le centre hospitalier vont sans doute permettre de poser un autre regard sur la différence.
Regardez le reportage de Marie-Pierre d'Abrigeon et Ludovic Cagnato :