Blocage du campus de la Victoire à Bordeaux : les manifestants évacués par la police

Après dix jours d’occupation, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation du campus de la Victoire à Bordeaux. Une quarantaine de personnes a été délogée dans le calme au petit matin ce vendredi 31 mars.

C’est le président de l’université de Bordeaux qui a ordonné l’évacuation du campus de la Victoire pour des raisons de sécurité. Ce vendredi 31 mars, les forces de l’ordre sont intervenues en fin de nuit à 4 h 30  sur le campus de la Victoire qui abrite les filières de psychologie, sociologie, sciences de l’éducation et anthropologie. Selon la préfecture de Gironde, 80 CRS ont été mobilisés pour cette opération. D'après les autorités, l’évacuation a eu lieu dans le calme et sans heurts. Trente-neuf personnes ont été délogées. 

La sécurité n’y était plus assurée

Ces derniers jours, le campus était devenu un bastion de la lutte contre la réforme des retraites à Bordeaux. Il était occupé depuis le mardi 21 mars, après la décision du gouvernement d’utiliser le 49.3 pour faire passer le texte et le rejet des motions de censure à l'Assemblée nationale. Des étudiants, des personnels, des personnes extérieures et des sans-abris avaient pris possession des lieux. Au total, un peu moins de 200 individus selon les autorités. Les cours étaient donnés à distance par visioconférence.

"Depuis l’occupation des lieux, de nombreuses dégradations ont été successivement constatées à l’intérieur du site, à savoir dégradations matérielles, tags, dégâts des eaux, destruction des caméras de vidéoprotection et détériorations des équipements de défense contre l’incendie, occultation des portes, mise en place de barricades au niveau des points d’accès du bâtiment, rassemblement d’extincteurs et de bouteilles à l’intérieur du site. La tenue de soirées de type rave et la présence d’individus sur les toits a également été constatée" indique la préfecture. 

Déception des occupants

Une évacuation que regrette Marina, 21 ans. Elle fait partie des étudiants qui ont occupé le campus, y allant quasiment chaque jour pour organiser le mouvement. La jeune femme qui milite au sein de l'association Le Poing Levé ne nie pas les dégradations, mais estime que l'important est ailleurs.

"La majorité des étudiants étaient contre ces dégradations, il faisait tout leur possible pour tenir le lieu. On tenait beaucoup d’assemblée générale, il y avait des conférences, des cercles de lecture, des discussions, pour beaucoup de jeunes, c'était la première fois qu’ils se mobilisaient et cela créait une émulation intellectuelle" 

Un sentiment partagé par Antonin. Lui aussi milite au Poing Levé. Ce doctorant en sociologie a occupé le campus dès le premier jour. Il regrette la décision de l'université. 

"Ce n’est pas normal d’avoir une pression universitaire dans le cadre d’une mobilisation historique, alors qu'il y a une aggravation très importante des conditions sociales pour la jeunesse et plus largement. Se mobiliser pour une autre société est important."

On est très déçu, on commençait à formaliser beaucoup d’activités politiques sur le campus, on avait prévu beaucoup de choses pour la semaine à venir

Marina 21 ans étudiante en psychologie

Rédaction France 3 Web

Mardi 28 mars, plusieurs centaines de personnes s’étaient retranchées à l’intérieur pendant la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, alors que d’autres étaient sur le toit après des affrontements avec les forces de l'ordre sur la place de la Victoire.

Dans un communiqué, l'université rappelle "son attachement à la liberté d’opinion et de débat tant qu’elle s’exerce dans des conditions garantissant le respect et la sécurité de toutes et tous". Elle a déposé plainte. Le campus de la Victoire reste désormais fermé jusqu'à la remise en état des locaux. 

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