C'est un projet qu'il mûrit depuis près de deux ans. Achille, Bordelais de 17 ans, vient de commencer son tour du monde à vélo, soit 30 000 km. Première étape, le village de Dordogne, le Buisson de Cadouin, dont sa famille est originaire.
La tête sur les épaules et les mains sur le guidon, Achille Delfour s'est lancé dans ce projet fou de parcourir près de 30 000 km autour du monde sur son vélo. Si les étapes, la logistique, le matériel ont été établis, il sait qu'il va devoir improviser et s'adapter au fur et à mesure.
Cette préparation, il l'a partagée bien volontiers avec les abonnés de son compte Instagram.
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Cent-quarante kilomètres le premier jour
C'est depuis son vélo, connecté, que le jeune homme, joint par téléphone, partage son enthousiasme. Il n'en est pour l'heure qu'à son deuxième jour, et au 14ᵉ km de sa deuxième étape. La veille, jour du départ depuis Bordeaux, était une journée riche en émotion : des journalistes, des amateurs de cyclisme, d'aventure, mais aussi le maire de Bordeaux Pierre Hurmic étaient venus l'encourager. De quoi tourner la tête.
Pourtant, Achille a bien pris la route ce 4 septembre comme il l'avait établi et rejoint le Buisson de Cadourne en Dordogne vers 18h30. Une bonne première étape de 130-140 km, dont il explique être arrivé "en bonne forme". La suite du voyage se poursuivra en Suisse et en Italie. Des étapes "d'une centaine de kilomètres" quotidiens.
Un passionné d'aventures
"Je suis passionné d'aventures et d'exploration" sourit Achille qui a commencé, dès l'âge de 15 ans, à réfléchir sérieusement à son tour du monde. Dans sa préparation, l'adolescent a beaucoup visionné de documentaires relatant les pérégrinations de plusieurs professionnels du genre.
"Mon père est architecte du patrimoine. Il a travaillé dans diverses ambassades où il s'occupait du patrimoine français à l'étranger ", explique Achille, habitué aux voyages : à chaque nouvelle affectation, le reste de la famille suivait, sa mère exerçant son métier d'éducatrice sur place quand cela était possible. "On a habité au Laos, en Martinique, à Rome... et ça nous a permis de visiter les pays alentour". Une capacité d'adaptation qui lui sera utile quand le langage ne suffit plus.
Moi, je parle juste Français, Anglais et Italien. Avec la langue des gestes qui est assez universelle, on arrive à se comprendre pour les choses simples.
Achille, 17 ansEn route pour un tour du monde à vélo
Un parcours au feeling
Sur le site internet dédié à son aventure personnelle, il est possible de suivre son avancée vers l'est grâce à un tracker GPS. Achille prévoit de traverser le sud de l'Europe, les Balkans, l'Asie centrale jusqu'en Chine, puis il prendra l'avion pour aborder les routes d'Australie, un autre pour la Nouvelle-Zélande et un troisième pour les Etats-Unis qu'il traversera d'ouest en est.
"Le parcours est prévu dans les grandes lignes et moi, je prévois quelques jours, quelques semaines avant, où je veux aller exactement". En tout cas, pour les prochains jours, il sait très bien où il sera (bien) accueilli. "J'ai pas mal de personnes qui m'attendent, notamment dans l'est de la France, au nord de Lyon, en Suisse, après en Italie..." Il se peut aussi que, via le compte Instagram, des hôtes spontanés se proposent sur son parcours.
D'ailleurs, il est touché par la sympathie que les gens lui ont témoignée. Que ce soit sur les réseaux ou directement lors de son départ. Il affiche une popularité en hausse. "Le compte Instagram a explosé au moment du départ. J'ai reçu énormément de messages et de soutiens !"
Une préparation minutieuse
Le départ, initialement prévu début juillet, a été reporté de deux mois. "Il fallait juste que je travaille encore un petit peu pour financer le projet, justifie Achille. J'ai juste pris un job d'été de deux mois". Les budgets pour les hébergements et la nourriture sont provisionnés. Pour cela, le lycéen y a mis toutes ses économies et a pu compter sur quelques sponsors ou mécènes précieux, notamment pour son équipement.
"J'ai ma tente, mon sac de couchage, mon matelas, un réchaud à essence et ma gamelle...Et ce qu'il faut pour cuire des pâtes !" S'il est équipé pour rouler sous la chaleur et la pluie, il se fera livrer un équipement plus conséquent quand le froid se fera sentir, "pas avant Istanbul" espère-t-il.
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Des podcasts dans les oreilles
Les journées s'annoncent sportives : en moyenne 9 heures de vélo à 17 km/h de moyenne, "parfois 20-25, mais j'ai 36 kilos sur moi", rappelle-t-il.
Achille le sait, il vient de commencer l'aventure de sa vie qui devrait durer, selon lui, entre un an et demi, voire deux ans. Quant à son futur ? Il n'y pense pas encore. Le Bac en poche, à 17 ans, il compte se faire une idée, sans doute lors de ses réflexions sur la route.
En attendant, s'il écoute parfois de la musique sous son casque de cycliste, il se nourrit de podcasts. Des programmes qui parlent d'aventures, de portraits de sportifs, bien sûr, mais aussi d'entrepreneuriat et... de stratégie financière. "Ça me permet de passer le temps, rester dans ma bulle et d'enchaîner les kilomètres", sourit le jeune sportif.