Coronavirus: après deux mois de confinement, à quoi va ressembler le retour en classe

Depuis l'allocution d’Emmanuel Macron le 13 avril, on connaît la date officielle de reprise des cours en France, fixée au lundi 11 mai 2020. Il s’agit d’un retour en classe progressif avec des aménagements et des modalités encore floues. L’académie de Bordeaux se prépare.

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« Nous serons prêts parce que nous avons su nous adapter pour mettre en place l’enseignement à distance » affirme la rectrice de l’académie de Bordeaux, Anne Bisagni -Faure. Quelles que soient les conditions du retour à l’école, nous travaillons sur les différents scenari: ouverture ou fermeture des cantines scolaires et des internats, aménagement des classes pour prendre en compte les mesures de protection sanitaires. Sur le port du masque par les élèves et les professeurs, la probabilité est forte, a indiqué la rectrice, mais rien n’a encore été validé.
Dans tous les cas, nous saurons nous adapter.

Notre mobilisation administrative et pédagogique est totale

Notre mobilisation administrative et pédagogique est totale pour préparer ce retour en classe. Pour cela, nous nous appuyons sur deux piliers : 1) la sécurité sanitaire pour les enseignants et les élèves. 2) L’accompagnement des élèves en difficulté ».
Par ailleurs, la rectrice a précisé que ce retour en classe sera progressif et qu’il devra s’inscrire dans un cadrage national qui sera précisé dans les prochains jours. L’heure est donc à l’écoute et à la concertation. « Nous sommes en lien avec les collectivités locales et les équipes pédagogiques afin de définir les besoins éducatifs ».
Une chose est sûre, le 11 mai 2020 ne sera pas une rentrée ordinaire.

Un retour en classe prématuré pour certains

Un retour en classe jugé prématuré par certains : « Tout se fait au pas de charge. Pourquoi ne pas attendre le mois de septembre ? On a trop vite évacué la dimension psychologique de cette reprise des cours. Comment va-t-on s’occuper des élèves qui ont mal vécu le confinement à la maison ? Il n’y a pas assez de psychologues dans les écoles » regrette Samantha Fitt, co-secrétaire du SNUIPP de la Gironde, principal syndicat représentant les enseignants du primaire. Et de dénoncer le manque de dialogue entre les acteurs de l’éducation. « On annonce une date et on laisse peu de jours pour s’organiser, avec à la clé de nombreuses inquiétudes »
Principal grief lié à ce déconfinement : l’impossibilité de mettre en place des gestes barrières : « C’est le cas dans les écoles élémentaires : comment faire comprendre à un jeune enfant qu’il doit se tenir à distance alors qu’il a été privé de ses camarades pendant plusieurs semaines ? C’est compliqué ! Ca l’est déjà dans les écoles qui accueillent les enfants des personnels soignants durant la période de confinement, et pourtant ils sont en petits groupes ! »
Pour la syndicaliste, la reprise et la réouverture des écoles coïncide aussi avec une pression économique : « Oui, il faut que l’activité redémarre en France, mais pas à n’importe quel prix. Les enseignants seront les sacrifiés sur l’autel de l’économie !! ».
Le syndicat préconise donc une reprise globale et plus sereine en septembre 2020.

L'inquiétude des petites communes


Beaucoup d’interrogations également du côté des petites communes. Daniel Barbe est le président de l’association des maires ruraux de la Gironde : ni confiant ni méfiant, il attend des directives plus précises sur la réouverture des écoles et la mise en place des barrières de sécurité.
« Je pense une fois de plus que les petites communes sauront s’adapter mais j’attends que l’on nous explique ce que nous devons faire exactement. S’il faut faire des investissements dans les écoles pour aménager les classes, il faudra que l’Etat nous aide ! » conclue-t- il.
Bref, c’est encore l’inquiétude et le flou qui dominent à la veille des vacances de Pâques. Même si la rectrice se veut rassurante : dans l’académie de Bordeaux, plusieurs milliers d’élèves pourront bénéficier d’une semaine de soutien scolaire. Des cours dispensés à distance par des professeurs volontaires et rémunérés ; Objectif : pallier de possibles inégalités sociales qui se sont creusées durant cette crise sanitaire inédite
 
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