Coronavirus : un service de réanimation de Bordeaux se raconte de l'intérieur

Le personnel soignant en plein travail, les petites ou les grandes victoires sur le COVID19... Depuis quelques jours, deux médecins et un infirmier partagent sur Twitter des moments de vie, dans le service de réanimation de l'hôpital Saint-André à Bordeaux. 

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Masque sur le visage, charlotte sur la tête, visière sur les yeux. Les mains soigneusement gantées, quatre soignants entourent le malade. Le patient admis en réanimation est sur le point d'être intubé. 
La photo est visible sur le compte Twitter alimenté par des personnels du service de réanimation de l'hôpital Saint-André à Bordeaux. 
 



À l'origine de cette communication 2.0, l'infirmier anesthésiste réanimateur Jérémy Petit.

J'ai commencé par alimenter mon compte personnel, avec des photos, des commentaires.

Très vite, il constate l'intérêt suscité par ses publications auprès du personnel soignant, mais aussi des proches des patients.

Trois soignants connectés


Avec le Docteur Fabrice Camou, médecin réanimateur et infectiologue et le Docteur Nahéma Issa, ils ont donc décidé de raconter leur quotidien dans ce sercice de réanimation.
La Team Rea Saint-André est née et totalise aujourd'hui 450 abonnés sur Twitter. 
Entièrement public, et donc accessible par tous, ce compte est nourri, au moins une fois par jour, de photos et d'informations sur la prise charge des patients COVID19.

En temps normal, les familles peuvent rendre visite aux patients en réa, explique Jérémy, mais aujourd'hui, c'est impossible. 
Nous essayons de leur dire : vous ne pouvez pas venir dans le service, mais regardez, on s'occupe bien de vos proches !
On essaie de montrer l'environnement dans lequel le malade est pris en charge.


En ce mardi après-midi, neuf patients Covid sont en réanimation à l'hôpital Saint-André. Des journées de travail intenses pour le personnel :

Il y a peu de moments de répit. Nous sommes encore plus vigilants sur la sécurité, l'hygiène. Les mesures de protection prennent beaucoup de temps.

 


Le suivi du compte Twitter, lui, ne prend que quelques minutes chaque jour.

On photographie le personnel en plein travail, ou dans des moments plus détendu. 
On les prévient toujours et on prend bien soin de respecter l'anonymat et l'intégrité du patient ainsi que le secret médical".


Une initiative saluée par le CHU de Bordeaux et relayée sur les réseaux sociaux par son directeur général Yann Bubien, lui-même très actif sur Twitter.
 


D'autres pathologies, aussi graves


Le service réanimation de l'hôpital Saint-André, est l'une des unités du CHU de Bordeaux. 14 lits de réanimation en plein centre ville. 

Nous prenons en charge les patients COVID, mais aussi des patients qui souffrent de pathologies différentes, tout aussi graves, rappelle Jérémy Petit.


Deux secteurs distincts permettent de séparer les malades COVID des autres patients, pour empêcher tout croisement. Le personnel soignant a aussi été renforcé pour que des équipes spécifiques soient affectées à chaque secteur.

À 34 ans, Jérémy Petit travaille 8 à 10 heures par jour. Sans appréhension particulière, assure-t-il :

Nous avons les équipements nécessaires, masques gants, surblouses.

 

Cinq médecins, six internes et 60 paramédicaux (infirmiers, infirmière, aides-soignants, aides-soignantes) sont mobilisés dans ce service bordelais.

Je suis en première ligne pour accueillir, les patients COVID, les préparer, les prendre en charge. 

Les premiers patients atteints par le coronavirus, sont arrivés le 20 mars dans ce service de réanimation. 
Deux malades transférés de Mulhouse ont aussi, récemment été admis, et leur état de santé, semble encourageant. 
 
Ici, les patients les plus durement atteints sont endormis, intubés placés sous assistance respiratoire et maintenus dans ce coma articifiel jusqu'à ce que leur état de santé s'améliore.
C'est la réalité de ce travail en réanimation, que les animateurs du compte Twitter souhaitent partager :

Suivant la gravité de leur état, on parle avec les patients. On les prépare avant l'anesthésie. On les rassure. On est surtout ravi quand on les voit se réveiller, qu'on les extube".


Les moments difficiles, pour sensibiliser le grand public et rappeler le mot d'ordre : restez chez vous !
Des moments plus joyeux aussi, avec les nombreuses victoires sur le virus, comme le précise Jérémy Petit :

On parle souvent de la mort. Mais heureusement, il a aussi beaucoup de patients qu'on arrive à sauver.

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