Clément Rossignol-Puech, le maire de Bègles a signé un arrêté interdisant désormais les coupures d'électricité et de gaz sur la commune de Bègles en cas d'impayés. Le maire qui déplore la fin des tarifs réglementés entend ainsi susciter le débat pour davantage de justice sociale.
Les coupures d'énergie sont désormais interdites à Bègles. En cas d'impayés, les fournisseurs ne pourront pas arrêter l'énergie chez les particuliers habitants la commune de la métropole bordelaise. Et ce, même à la fin de la trêve hivernale, période pendant laquelle les coupures sont suspendues. C'est en tout cas la volonté de la mairie, notifiée dans un arrêté municipal.
Un arrêté en faveur de la "justice sociale"
Une décision en réponse à l'explosion de la part de l'énergie dans le budget des ménages. Selon Clément Rossignol-Puech, le maire de Bègles, les dépenses du Centre communal d'action sociale (CCAS) liées au règlement des factures d'énergie des ménages les plus précaires, ont augmenté de moitié.
"La vie est actuellement très difficile pour les ménages. Les tarifs d'énergie, l'inflation... Tout augmente", justifie-t-il. L'État a mis en place un bouclier tarifaire limitant la hausse du prix de l'énergie à 15%. C'est identique pour tout le monde et ça, c'est injuste socialement".
Moi, je suis pour la justice sociale, à savoir aider plus ceux qui en ont besoin : les familles les plus modestes, les plus précaires. Ceux qui dépensent beaucoup et qui ont de gros revenus, on va moins les aider.
Clément Rossignol-Puech, maire EELV de Bèglesà France 3 Aquitaine
Un acte politique pour l'élu, qui explique souhaiter désormais le retour des tarifs régulés, ou la mise en place d'un bouclier tarifaire progressif, bloquant l'augmentation du coût de l'énergie pour les usages fondamentaux, comme " le chauffage, l'alimentation, les douches, l'hygiène". En revanche, les usages plus superflus en seraient exclus, "pour ceux par exemple qui chauffent encore leur piscine en extérieur, ou chauffent leurs habitations au-delà de 25 degrés".
Des échanges avec les fournisseurs
Ce mercredi matin, la décision était saluée par les Béglais. "Tout le monde ne peut pas payer ses factures. Elles peuvent attendre 200 à 300 euros. Les prix augmentent, mais le salaire reste le même", reconnaît une habitante.
" Moi, je trouve que c'est bien pour ceux qui ne peuvent pas payer, renchérit une autre. Il faut aider ceux qui n'ont pas de moyens, c'est plutôt une bonne chose". "C'est vraiment très bien, ajoute une troisième. On est tous soumis à des augmentations de prix. Les gens qui ont des petits revenus doivent rogner sur tout, et même sur l'alimentation".
Il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas rogner : s'éclairer, se chauffer au minimum. C'est vraiment une excellente décision.
Une habitante de Bèglesà France 3 Aquitaine
Si l'idée assumée par Clément Rossignol-Puech, est donc d'interpeller l'État et de susciter le débat, la décision n'est pas que symbolique, assure-t-il. "Je suis en lien avec tous les fournisseurs d'électricité, je vais les réunir, leur expliquer la philosophie de l'arrêté et leur demander de ne pas couper l'électricité pour ceux qui en ont besoin". L'élu espère également que d'autres communes s'inspirent de l'initiative et voir un effet "boule de neige".