"La croissance à deux chiffres, c'est fini !" : les prix de l'immobilier se stabilisent à Bordeaux et sa métropole

La flambée des prix de l'immobilier dans Bordeaux Métropole semble bel et bien appartenir au passé. Les premiers signaux de ralentissement de la hausse, ressentis dès 2018, se confirment en 2019.
 

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Les prix à l'achat des logements à Bordeaux et dans la métropole ont stoppé leur folle ascension… Mais ils ne baissent pas. Tel est en tout cas le constat établi par le baromètre LPI - Se loger. 

Alors que la hausse avait atteint des sommets, dépassant les 10% par an, elle est revenue à 1,1 % en 2019, toujours selon le baromètre.
 

Stabilisation

Un "retour à l'équilibre" confirmé par les différents acteurs du secteur. Thierry Guérin, président de la FNAIM, fédération nationale de l'immobilier, de la Gironde, souligne que le ralentissement de la hausse des prix était annoncé dès 2018. Mais il n'explique pas ce ralentissement par un désintérêt pour Bordeaux. 

"Après les années 2016 et 2017, où on a vu une demande très forte, il y a eu un déficit d'offres. Aujourd'hui, les gens ont toujours besoin de se loger, notamment avec l'arrivée de nouveaux quartiers comme Euratlantique, mais les prix se stabilisent". Les acquéreurs ne sont plus dans l'urgence, ils prennent leur temps et les prix se maintiennent. 


L'hyper-centre toujours très élevé

"Ceci dit, ça reste très difficile de trouver des biens dans l'hyper-centre de Bordeaux", nuance le spécialiste de l'immobilier. Ce que confirme Me Fabrice Gauthier, notaire à Bordeaux. 

"Bordeaux, c'est une réplique aux deux cinquièmes de Paris, avance-t-il. Plus on est vers le centre, plus la demande est forte avec des acheteurs disposant d'un fort pouvoir d'achat, et plus les prix se tendent". Selon le notaire, ce sont surtout les biens de "haut de marché", soit 1% des offres, qui peinent à trouver des acquéreurs. 


Certains ont voulu vendre à 12 000 euros le mètre carré !
Me Fabrice Gauthier, notaire à Bordeaux


"Pour les biens qui se vendent entre 250 000 et 500 000 euros, le marché reste toujours aussi fluide. Mais pour ceux qui dépassent les 800 000 euros… Disons avant ça partait en quinze jours, aujourd'hui, il faut entre trois et six mois. Et les vendeurs doivent revoir leur prix à la baisse.
 

Certains ont voulu vendre jusqu'à 12 000 euros le mètre carré ! assure-t-il. Il leur a fallu passer du temps sans aucune visite pour comprendre la différence entre le fantasme et la réalité" poursuit-il.

Pour autant, les ventes réalisées en 2018 autour du Triangle d'Or et publiées sur le site gouvernemental Etalab révèlent un prix au mètre carré proche des 7 000 euros .
 

"La croissance à deux chiffres, c'est fini !"

Les ventes de logements neufs ont également diminué en volume : en 2018, il s'en est vendu 29% de moins qu'en 2017, selon l'observatoire de l'immobilier du sud ouest (Oiso). 

Pour le notaire bordelais, la ville n'a pas pour autant perdu de son attractivité. "Il ne s'agit surtout pas d'une baisse des prix, mais d'une décélération de la hausse. La croissance à deux chiffres, c'est fini ! Mais que l'on soit dans Bordeaux, ou des communes intra rocade ou extra rocade, le marché reste très dynamique !". 
 

Flambée artificielle 

Pour Me Gauthier, les ralentissements constatés s'expliquent par plusieurs facteurs : la morosité ambiante, les élections municipales à venir qui justifient la frilosité des maires sur les nouveaux projets, et la fin des installations liées au développement du pôle aéronautique de Mérignac. 

"Les entreprises recrutaient des ingénieurs à gros revenus, prenant à leur compte leurs frais de notaires ou de déménagement… Trois mille arrivées à très fort pouvoir d'achat, forcément ça a fait flamber les prix. Mais cette clientèle est installée maintenant, elle n'est plus sur le marché, et cette flambée est artificielle".

Le notaire se réjouit néanmoins de ce ralentissement après cinq ans de très fortes hausses des prix, alors que les revenus des habitants étaient en fort décalage avec ce schéma. "Bordeaux et sa métropole ont de nombreux atouts. Il fallait que ça se stabilise, sinon ça devenait spéculatif. Il faut que le marché reste raisonné". 
 

 
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