Dernière ligne droite pour trouver un logement étudiant à Bordeaux

Logement social ou classique, l'offre pour les étudiants arrivant à Bordeaux se révèle tendue. Il y a souvent dix demandes pour un bien attribué. L'attractivité très forte de la ville intensifie le phénomène. Y a-t-il encore des logements disponibles pour la rentrée ? Oui. Quelques offres sont reproposées tout au long du mois de juillet.

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En ce début juillet, beaucoup de jeunes bacheliers cherchent encore un logement pour la rentrée universitaire. Être admis à Bordeaux, une ville très demandée, se révèle parfois plus une difficulté qu'une joie lorsqu'il s'agit de trouver une chambre ou un studio pour l'année universitaire. Si certains ont commencé leurs recherches depuis plusieurs mois et ont, sûrement, trouvé le Graal, d'autres, confrontés à une série d'incertitudes, telles que l'obtention du bac, la validation Parcoursup, l'obtention du lieu d'admission qu'ils espéraient, ont tardé et se retrouvent à chercher un studio à l'heure des vacances et des jobs d'été.

Une offre à flux tendu

Lionel Klotz réalise près de 300 locations étudiantes par an en moyenne. Comme d'autres, ce professionnel de l'immobilier, président du groupement Orpi-Gironde, a vu un certain nombre de logements jusque-là proposés aux jeunes partir vers la location touristique de courte durée, notamment sur des plateformes, telles que Airbnb. Il explique que la récente réglementation pour réguler ces locations à Bordeaux n'a finalement pas eu "d'effets significatifs" sur le parc immobilier destiné aux étudiants.

La tension est à ce point importante que "pour un bien en ligne, on a dix demandes". Beaucoup de gens restent longtemps en recherche active et "sont stressés". La difficulté à trouver un logement adéquat pousserait certain se rabattre sur des choses par dépit", constate-t-il. "Ils prennent ce qu'ils trouvent !"

En ce début d'été, il concède que l'offre et la demande de locations "est à flux tendu". "Ça rentre, ça sort". En à peine deux ou trois visites, le logement est loué. Mais, pour que la location aboutisse, une règle est à suivre : avoir déjà constitué son dossier. "On ne fait pas de visite sans dossier préalable. Et, si l'on n'a pas le produit à l'instant T, on va penser à eux en suivant. On les recontacte".

Sans aller jusqu'à parler d'agressivité, il raconte que certains clients peuvent être parfois "insistants". "On gère de la frustration", reconnait-il. "C'est vrai que quand un bien paraît et qu'il part vite, la personne se dit, 'pourquoi pas moi' ? Ça reste compliqué..." D'autant que la demande ne se raréfie pas. Au contraire.

10.500 logements au CROUS pour 55.000 demandes

L'an dernier, le CROUS Aquitaine avait reçu 50.000 demandes pour son parc de 10.500 logements étudiants. Cette année, le CROUS a reçu 55.000 dossiers, soit une augmentation de 10% de la demande.

Sur les 10.500 places disponibles, "la moitié est d'ores et déjà attribuée à des étudiants admis sur des critères sociaux l'an dernier, et qui ont obtenu leur renouvellement", explique Jean-Pierre Ferré, directeur général du CROUS Aquitaine. "On est plus sur une offre pour 10 demandes..." C'est particulièrement le cas dans la métropole Bordeaux et le Pays-Basque, moins à Pau (en tension relative), Agen, Mont-de-Marsan.

Pour beaucoup d'étudiants installés à Bordeaux, hors de question de "lâcher la proie pour l'ombre". Un grand nombre conserve leur logement d'une année sur l'autre, "que ce soit dans le parc privé qu'au CROUS."

En raison, donc, de la rareté. Mais, aussi, du niveau des loyers. Si les logements du CROUS de 16 à 18 m² sont proposés entre 350 et 370 euros par mois, et les plus petits, des chambres de 9 m² à 250 euros, les studios de 20 à 25 m² en ville, selon les quartiers, sont loués entre 650 et 700 euros par mois.

Lionel Klotz note néanmoins que la volonté d'encadrer "les loyers a limité les montants à payer sur les zones concernées. Pour les étudiants, c'est plutôt mieux".

100 000 étudiants sur la métropole

L'université de Bordeaux, consciente du problème, impute une partie des difficultés des étudiants à se loger à "l'attractivité de Bordeaux", très forte. Avec une progression anticipée de la population étudiante de 100.000 aujourd'hui à 120.000 à l'horizon 2030 sur l'ensemble de la métropole (52.000 pour l'université de Bordeaux), Bernard Muller, vice-président de vie du campus, explique que l'université tente d'anticiper les difficultés. Une semaine du logement est ainsi organisée en ateliers, sur place et en ligne, jusqu'au 13 juillet pour mieux guider les jeunes toujours très nombreux à frapper à la porte des bureaux de la vie étudiante.

"On sent les jeunes réticents aux démarches administratives. On sent un gros besoin d'accompagnement", témoigne-t-il.

Bernard Muller évoque les guides en ligne proposés par l'université de Bordeaux (Guide du logement) mais également les partenariats comme celui avec Studapart, une plateforme permettant aux propriétaires de déposer leurs annonces d'offres de logements pour une mise en relation avec les étudiants en recherche de logement. On parle d'un millier d'étudiants logés l'an dernier via cette plateforme.

L'université a par ailleurs lancé un appel auprès de ses personnels, "pour ceux qui auraient des chambres ou des appartements" à louer. L'occasion, selon lui, de "faire communauté entre les étudiants et les enseignants. Un peu de solidarité intergénérationnelle..." 

Il reste (peu) de places

Si le temps presse pour la rentrée, il reste encore quelques pistes à explorer. "Certains n'ont pas finalisé leur réservation, d'autres n'ont pas eu le bac". Des offres sont ainsi proposées à nouveau en "offre complémentaire, tout au long du mois de juillet". Les étudiants qui n'ont pas encore trouvé de logement peuvent tenter leur chance sur le site https://www.messervices.etudiant.gouv.fr/

Le parc social se révèle insuffisant, mais il pourrait un peu progresser. "A cette rentrée, on va remettre en service près de 500 logements" qui n'étaient pas compris l'an dernier dans le parc. "Ce sont des financements dans le cadre du plan de Relance", précise Jean-Pierre Ferré. "Entre la mi-septembre et décembre, ils devraient faire partie de cette offre complémentaire. Il y a deux villages concernés : le village 1 à Talence et le village 6 à Pessac".

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