Grève du 13 avril contre la réforme des retraites : participation en baisse à Bordeaux, des tensions en fin de cortège

À la veille de la décision du conseil Constitutionnel sur le projet de réforme des retraites, les manifestants ont bravé la pluie pour défiler dans les rues de Bordeaux, Pau, Périgueux ou Bayonne ce jeudi 13 avril. La manifestation a réuni 40 000 personnes à Bordeaux selon les syndicats, 6 200 selon la police.

Vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur le projet de réforme des retraites. Ce jeudi, la douzième mobilisation a donc un goût de dernière chance. Plusieurs rassemblements sont organisés en Aquitaine.

15h30. 40 000 manifestants selon les syndicats

L'intersyndicale annonce 40 000 manifestants ce jeudi 13 avril à Bordeaux. Le chiffre définitif de la préfecture de la Gironde est de 6 200 personnes. Une participation en baisse par rapport au 6 avril, où les syndicats décomptaient 60 000 participants, contre 10 000 pour la préfecture.

15h. Affrontements et feux de poubelle à Bordeaux

Les premières tensions sont apparues dès 14 heures. Des affrontements entre manifestants et force de l'ordre au niveau de la porte de Bourgogne, sur les quais, sont signalées à 15h20. Des tirs de lacrymogènes également.

14h45. Des casseurs en marge de la manifestation

Des individus vêtus de noir et cagoulés ont tiré plusieurs poubelles sur les rails du tramway au niveau des allées de Tourny et tenté d'y mettre le feu. Des membres de la CGT sont intervenus pour les en empêcher.

Pendant ce temps le cortège des manifestants contre la réforme des retraites,  progresse dans le centre-ville de Bordeaux.

14h. Le cortège se densifie

Petit à petit, des dizaines de manifestants rejoignent le cortège alors que la pluie s'est arrêtée depuis maintenant près d'une heure. 

"Il y a des luttes qui ont gagné. On sait que pour gagner, il faut arrêter l'économie, c'est ce qui nous manque depuis deux semaines. Ce sont les plus grosses manifs depuis 50 ans donc il faut tout bloquer maintenant", explique un manifestant.

Si la colère est toujours bien présente, le défilé, arrivé désormais à la place Pey-Berland se déroule dans le calme malgré une ambiance plus électrique que les fois précédentes.

"On a la sensation qu'on n'est pas du même monde. La seule image qu'ont les Français de leurs dirigeants, c'est celle d'escrocs, des voleurs", détaille un autre manifestant. 

Dans le cortège, c'est aussi la répression policière qui attise les tensions. C'est le cas d'une jeune manifestante, "Répression policière, riposte populaire" inscrite sur sa pancarte. "La mobilisation est réprimée depuis le début. Aujourd'hui la police ne nous défend pas, elle défend seulement le gouvernement et le patronat", regrette-t-elle.

12h. Bordeaux, sous les premiers rayons, une foule moins dense

À Bordeaux, la mobilisation, cette fois sous les parapluies, semble légèrement en deçà des éditions précédentes. La pluie, qui a arrosé la région la quasi-totalité de la matinée, a sûrement eu raison de certains manifestants.

11 h 00. Dans les Pyrénées-Atlantiques, des mobilisations en baisse

La pluie aurait-elle découragé certains manifestants ? Sous les parapluies, ce jeudi, le cortège palois semble moins fourni que les fois précédentes. 5 000 personnes annonce la CGT, 3 700 selon la police.

Les manifestants présents gardent cependant la bonne humeur, avec encore l'espoir de réussir à faire annuler ce projet de loi de la réforme des retraites.

"On est attentifs à la décision du conseil constitutionnel, mais on ne se fait pas trop d'illusion. alors, on va continuer le combat", explique un retraité. 

Gaziers, électriciens, retraités, s'ils sont moins nombreux, ils sont "hyper motivés", assurent les manifestants, derrière les banderoles de Solidaires 64 ou encore de la Nupes.

"S'il faut se mobiliser encore un jour ou un mois, on est prêts", lâche un syndicaliste d'Urbomeca alors que dans le cortège, à la hauteur de la mairie de Pau fusent de nombreux sifflets.

À Bayonne, pour ce douzième acte, un nouveau parcours a été mis en place. Si le départ était toujours sur la place Sainte-Ursule, le cortège se rend d'abord en centre-ville avant de longer la Nive et terminer devant la mairie de Bayonne. Le cortège est parti vers 10h40.

"C'est complètement injuste et sa mise en place, c'est fou. Ça pousse les gens à se radicaliser avec une attitude comme celle-là. On est plus dans une république, on est dans une monarchie", explique Patrick Cazalis, représentant de l'Unsa Santé.

Impossible de s'arrêter maintenant pour ces manifestants, qui craignent les suites, plus lointaines, des politiques actuelles. 

"On n'a pas le choix, on est à trois mois, on ne va pas lâcher maintenant. Je ne sais pas sous quelle forme, mais on n'est pas fatigué, on est très proche d'avoir gagné. Cette politique fait monter le Rassemblement National. Si demain Marine Le Pen passe, il en portera l'entière responsabilité", explique une représentante de la CGT

Ici aussi, la détermination, malgré la pluie, est intacte. La police avance un chiffre de 3000 manifestants dans les rues. Ils étaient 7000 selon les syndicats.

10 h 30. Près de 3 000 personnes à Périgueux

Dans la capitale périgourdine, la douzième mobilisation ne perd pas en engagement. Dans la foule, réunie autour du Palais de Justice, on veut encore croire au retrait de la réforme des retraites. 

"On sera attentifs à ce que le conseil dira, mais on ne cale pas le calendrier sur celui des institutions. S'il y a une censure totale, ce serait mieux, voire partielle, mais si ce n'est pas le cas, on continuera et poursuivra le mouvement", explique un membre de la CGT.

Dans le cortège, si le projet reste la première raison de leur présence, les manifestants dénoncent surtout la "manière dont ça a été fait". 

"On peut être pour ou contre, mais ce que je n'admets pas, c'est la façon dont c'est passé. C'est un vrai déni de démocratie, ce 49.3 ce n'est pas la démocratie", explique un manifestant à la retraite.

Mais le cortège est ici aussi moins dense, malgré une éclaircie qui dénote avec la grisaille sur le reste de la région. Selon les premières estimations, ils ne seraient que 3000 à s'être mobilisés aujourd'hui.

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