Après des années de bataille judiciaire, la cour d’appel de Bordeaux a rendu sa décision. Elle ordonne le transfert de l’auteur du double meurtre de Pau à rejoindre un service général de psychiatrie.
Il est interné à l’unité pour malades difficiles de Cadillac en Gironde depuis dix-neuf ans. Depuis cinq ans, Romain Dupuy et ses conseils livraient un combat pour alléger la mesure et rejoindre un service général de psychiatrie. Un souhait accepté par cinq commissions médicales, mais à chaque fois retoqué par la préfecture.
Ce vendredi 15 septembre 2023, la cour d’appel de Bordeaux a rendu sa décision. Elle "ordonne la mainlevée de la mesure de placement en unité pour malades difficiles (UMD) "de cet homme aujourd’hui âgé de 39 ans, à l’origine d’un drame qui a bouleversé la France et pour lequel il avait été déclaré irresponsable pénalement.
Un double meurtre
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004, Romain Dupuy, alors âgé de 21 ans, se rendait à l’hôpital psychiatrique de Pau et tuait sauvagement une infirmière et une aide-soignante. L'une d’elles était même décapitée. La tête retrouvée sur un poste de télévision.
Diagnostiqué schizophrène, Romain Dupuy n’est pas guéri au sens médical du terme, mais les experts estiment que le traitement mis en place lui permettent d’être stabilisé. En rendant cette décision, la cour d’appel de Bordeaux juge que Romain Dupuy doit être traité comme un patient encore malade, mais plus sous un régime d’enfermement total.
Hospitalisé en psychiatrie générale
Dans son ordonnance, révélée par le quotidien Libération, la cour note que les médecins le considèrent, "compte tenu de l’amélioration de sa situation sur le plan médical, en capacité de poursuivre le traitement hors UMD". Romain Dupuy va pouvoir être hospitalisé toujours sous contrainte, mais dans un établissement de "psychiatrie générale".
Son avocate, M Hélène Lecat que nous avons contactée par téléphone, ne souhaite pas réagir dans un souci d’apaisement. "J’aimerais que ce légitime transfert à intervenir se passe sereinement et sans pression. C’est ce qui me tient particulièrement à cœur", indique-t-elle.
Pour l’instant, nul ne sait quand son client pourra être transféré ni dans quel établissement. La préfecture et le Parquet ont deux mois pour se pourvoir en cassation.