L'EMDR efficace contre le stress d'un passage aux urgences, suggère une étude menée à Bordeaux

Une simple séance de stimulation des mouvements de l'oeil (EMDR) dans les six heures qui suivent l'admission aux urgences pourrait permettre d'éviter des troubles post-traumatiques pendant plusieurs mois, suggère une étude menée en Gironde.

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Après un passage aux urgences, 20% des personnes présentent des symptômes liés au stress.

Maux de tête, difficulté à se concentrer, irritabilité, troubles sensoriels: "Un passage aux urgences n'est pas anodin. Quelle que soit la raison pour laquelle une personne s'y présente, environ un sur cinq souffrira pendant plusieurs mois de symptômes divers", résume dans un communiqué l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui a piloté cette étude, publiée dans The Journal of Psychiatric Research.

Pour prévenir ce "syndrome post-commotionnel" ou un "stress post-traumatique",  les chercheurs du centre de recherche "Bordeaux Population Health Center" rattaché à l'INSERM et de l'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde) ont mené depuis 2007 une expérience visant à évaluer sur 130 sujets la faisabilité aux urgences  d'une approche thérapeutique reconnue, l'EMDR, une technique de "désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires" qui permet de "reprogrammer" le cerveau.

Ce protocole a démontré son "efficacité à diminuer jusqu'à 75%" les troubles de "stress post-traumatique" et de "syndrome post-comotionnel". Il s'agit d'effectuer des séries de stimulations bilatérales alternées, consistant en des mouvements oculaires (balayage horizontal ou vertical). Ou lorsque l'état clinique du patient ne le permet pas, des tapotements alternés des genoux ou des épaules.

Les 130 patients de l'étude avaient été répartis aléatoirement en trois groupes : le premier bénéficiant d'une séance d'EMDR de 60 minutes, le deuxième d'un entretien de 15 minutes avec un psychologue, le troisième n'ayant reçu aucune prise en charge.

Trois mois plus tard, la proportion de sujets souffrant de "syndrome post-commotionnel" dans chacun des groupes était respectivement de 15%, 47% et 65%. Celles de patients présentant un trouble de "stress post-traumatique" étaient de 3%, 16% et 19%.

Ce premier essai mondial "montre qu'une intervention EMDR brève et ultra-précoce est d'une part réalisable dans le contexte des urgences et d'autre part potentiellement efficace", conclut Emmanuel Lagarde, directeur de recherche Inserm.

Ces conclusions restent à confirmer par une nouvelle étude de plus grande ampleur, initiée en janvier 2018 par la même équipe aux CHU de Lyon et de Bordeaux, auprès de plus de 400 patients. Les résultats seront connus avant la fin de l'année 2018.

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