A Monségur, dans l'Entre-deux-mers, une société propose des formations en charpente traditionnelle, afin de permettre à tout le monde de rénover ou même construire sa propre maison. Le succès est au rendez-vous.
Apprendre les rudiments de la charpente à l'ancienne. C'est la mission que se sont fixés Jocelyn et Aprile. Hache à la main, ils s'initient à la découpe des arbres. La scène se passe en pleine forêt, du côté de Monségur, en Gironde.
Les deux stagiaires se sont lancés dans une formation, qui doit durer une semaine, aidés par les conseils de Bruno Chollet. Le formateur garde un œil attentif sur ses stagiaires, soucieux de leur transmettre son savoir en constructions anciennes.
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"Le début du stage, tout comme le début de la charpente à l'ancienne, démarre dans les bois. On choisit l'arbre, on l'abat, on le travaille, pour ensuite le passer à l'atelier où on ira plus dans le détail de l'assemblage", explique le formateur. Ici, les stagiaires apprennent à monter des constructions de 15 à 20 mètres carrés et peuvent, s'ils le souhaitent par la suite, se lancer dans des projets plus conséquents.
Apprendre à faire des choses de ses mains
Ciseaux à bois, scie, haches n'auront bientôt plus de secrets pour Jocelyn Crépin, qui a pu financer le stage via son CPF. "Ca me permet d'acquérir des bases pour pouvoir faire ma reconversion et accéder au diplôme de CAP charpentier en candidat libre", précise-t-il.
Tout en confectionnant des boudins en terre et paille, Aprile Vatinel explique, elle, souhaiter "s'ouvrir à plus de possibilités" "J'aime le bois, j'aime créer des choses qui vont durer. Cette formation, c'est pour apprendre à faire des choses avec mes mains", poursuit la jeune femme qui souhaite par la suite rénover sa maison avec son compagnon.
M'ouvrir à ce genre de technique, ça me permettra d'être moins dépendante des techniques modernes, tout en économisant de l'argent.
Aprile Vatinel, stagiaire Epi de boisSource : France 3 Aquitaine
Un contexte particulièrement favorable
"L'engouement est fort. La formation a démarré l'an dernier et il y a énormément de demandes de personnes qui ont envie d'être dehors, de faire quelque chose de leurs mains et apprendre quelque chose d'utile", remarque Bruno Chollet. Lui même a appris la construction sur le tard, et a souhaité par la suite transmettre ce savoir à tout un chacun.
"Le but c'est d'être capable de se construire quelque chose soi-même avec des techniques anciennes, des matériaux plutôt bon marché qu'on trouve facilement localement. L'idée c'est de se faire plaisir et d'avoir quelque chose de beau".
Entre pénurie de matériaux et épisodes de canicule, le contexte est favorable à ce genre d'expérience. "Les matériaux hyper locaux ne coûtent rien en transport ni en déplacement, et les techniques sont économes en énergie puisqu'on utilise des outils manuels, rien de très énergivore. Tout cela mis bout à bout, ça s'inscrit plutôt dans la tendance actuelle, à revenir à des choses un peu plus simples", souligne Bruno Chollet.