EN IMAGES. Journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte

Ce lundi 23 décembre, la France observe une journée de deuil national en hommages aux victimes du cyclone qui a frappé durement l'archipel de Mayotte le 14 décembre dernier. De Pau à Poitiers, en passant par Bordeaux, une minute de silence a été respectée.

Après les ravages causés par le cyclone Chido à Mayotte ayant causé de nombreuses morts, le 14 décembre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, a décrété un jour de deuil national. À 11 heures, ce lundi 23 décembre 2024, une minute de silence a été observée dans les services publics, en mémoire des victimes du cyclone. Un hommage rendu partout en Nouvelle-Aquitaine.

"Je suis dévastée"

Devant la mairie de Pau, plusieurs dizaines de personnes se sont regroupées, peu avant 11 heures. "Je suis dévastée, par rapport à ma famille qui est là-bas et aux inconnus qui ont perdu des personnes de leur entourage. Mes proches vont bien, mais ils ont peur dès qu'il y a des nuages", confie une habitante.

Neuf jours après le passage du cyclone, la communauté mahoraise installée en Béarn continue de se mobiliser pour récolter des dons. Elle est toujours à la recherche d'un local où stocker les produits avant leur envoi vers l'île sinistrée. "On s'est fixé l'objectif de récolter 33 tonnes de bouteilles d'eau", indique l'un des membres, présent au rassemblement hommage, ce lundi 23 décembre, à Pau.

Devant l'Hôtel de Ville de Bordeaux, l'ambiance est tout aussi lourde. "C'est dramatique ce qu'il se passe à Mayotte. Quand je vois les images, le pays dévasté, je suis bouleversé... Je les soutiens aujourd'hui avec ma présence", confie Oliver.

Le maire Pierre Hurmic s'est joint aux habitants pour rendre hommage aux "trop nombreux morts et blessés" de Mayotte. "Nous appelons celles et ceux qui le peuvent, à rejoindre l'élan national, qui s'exprime depuis, à travers les appels aux dons", s'est exprimé le maire, dont le conseil municipal a pris la décision de verser une aide de 10 000 euros.

Nous ne sommes pas près de nos familles, mais ici nous sommes en communion avec tout le monde. Cela fait chaud au cœur de voir ces personnes présentes pour nous soutenir.

Mahoraise installée à Bordeaux

Alors que le dernier bilan provisoire fait état de 35 morts, le premier adjoint de Périgueux, Émeric Lavitola, a évoqué “un drame humain” lors de son discours, ce lundi matin, quelques instants avant la minute de silence nationale. “Je voudrais rendre hommage à toutes celles et ceux qui ne savent pas de quoi demain sera fait, celles et ceux qui attendent le soutien de la France dans la peur”, a-t-il ajouté.

Dans la ville préfecture de Dordogne, la solidarité s’organise pour envoyer des vivres aux habitants de l’île. “On est émus… La famille nous dit que ça va, mais on sait très bien que ça ne va pas. On ne dort pas”, témoigne Salima.

À Poitiers, environ 130 personnes se sont rassemblées devant la mairie pour l'hommage national. À 12 h 20, étudiants mahorais, élus locaux et simples citoyens ont observé ensemble une minute de silence pour le territoire dévasté par le cyclone Chido.

Loutfia Brahim, présidente de l'association des étudiants mahorais alerte sur la situation de nombreux jeunes dans l'Hexagone :"Nos parents nous aident financièrement pour nos études. C’est très compliqué, car on ne sait pas comment on va pouvoir les aider."

À ses côtés, Andinane Aboudou, président AS Poitiers-Gibauderie FC, est dans cette situation : "Ça fait une semaine que je n’ai pas eu ma mère au téléphone, par des amis j’ai su qu’elle allait bien."

Actuellement mayotte a faim, a soif, ce qui nous fait peur c’est que si les vivres n’arrivent pas assez vites, crise alimentaire à Mayotte.

Andinane Aboudou

Président AS Poitiers- Gibauderie FC

Pendant la minute de silence, l'anxiété est palpable. Loutfia Brahim explique la situation sanitaire dans laquelle se trouve son île : "La majorité des soignants sont partis et les quelques-uns encore sur place sont submergés."

Après ce moment de recueillement, les associations espèrent que les dons de denrées non périssables, produits d'hygiène et d'eau dont le manque se fait cruellement sentier vont continuer à arriver.